Un été de rodage pour la majorité d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron, 1280x640
Emmanuel Macron était visiblement en colère après avoir appris la baisse de l'APL décidée par Bercy. © BERTRAND GUAY / AFP
  • Copié
Jean-Jérôme Bertolus, édité par V.D.-M. , modifié à
Selon "Le Canard enchaîné", Emmanuel Macron se serait énervé après la baisse de 5 euros pour les bénéficiaires des APL. 

Le 22 juillet dernier, on apprenait que l’aide personnalisée au logement (APL) allait diminuer de cinq euros dès le 1er octobre prochain. Une mesure vivement dénoncée par des élus de tous bords et que la majorité a parfois eu du mal à justifier. Et selon des propos rapportés par Le Canard enchaîné du 2 août, le président de la République n’était pas tout à fait d'accord avec cette mesure.

"C’était une connerie sans nom !". Emmanuel Macron se serait énervé devant les dirigeants de la majorité réunis le 26 juillet dernier. "C’était une connerie sans nom !", a lâché le chef de l’État au sujet de cette décision de diminuer les APL. "Pas la peine de se retrouver dans des débats complètement dingues qui n’ont fait l’objet d’aucun engagement."

Une mesure abandonnée ? Les propos du chef de l’État signifient-ils que cette mesure va être abandonnée ? Après avoir demandé aux jeunes "de ne pas pleurer", la députée La République en marche! (LREM) Claire O’Petit a déjà indiqué que la baisse ne s’appliquerait que pendant deux mois. Comment le sait-elle ? Mystère. Il faut dire que cette mesure concernant l’APL est également un mystère. Qui a Bercy l’a décidée ? Personne ne le sait.

Une majorité encore en rodage. Cet exemple illustre parfaitement les balbutiements de cette nouvelle majorité. Les nouveaux élus sont encore en rodage alors que les lettres plafonds - les demandes de réduction de budget - arrivent cette semaine dans tous les ministères.

Emmanuel Macron entend bien siffler la fin de la récréation au sein de sa majorité. Il veut le faire vite mais il sait que la tâche est immense. Jamais un président de la 5ème République ne s’est retrouvé dans cette situation. Et pour cause, les trois piliers de sa majorité (le gouvernement, le groupe LREM à l’Assemblée et le futur parti) sont encore largement en phase d’apprentissage. Le chef de l'État veut aller vite. Ses troupes vont donc devoir très rapidement rentrer dans le rang.