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«Un consensus semble inimaginable» : l'inquiétude des parlementaires alors que le projet de budget 2026 arrive au Sénat

Alexis Delafontaine . 2 min
Budget 2026 : le gouvernement de nouveau sous pression alors que le Sénat reprend le dossier
Budget 2026 : le Sénat adopte le projet de loi de finances de l'État Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP / © Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Après le rejet massif de la première partie du budget par presque tous les députés, le texte arrive ce lundi au Sénat. La chambre haute, dominée par la droite, entend réécrire en profondeur le projet du gouvernement. Mais la suite s’annonce tout aussi incertaine, avec un risque croissant de crise institutionnelle en cas d’impasse.

Rejeté ce week-end par une large majorité à l’Assemblée nationale, le projet de loi de finances retourne, ce lundi, au point de départ. C’est désormais au Sénat d’examiner la copie initiale du gouvernement, mais l’ambiance s’annonce tout aussi tendue.

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Majoritairement dominés par la droite, les sénateurs comptent revoir en profondeur le texte envoyé par l’exécutif. Leur objectif est clair : supprimer les hausses d’impôts prévues par le gouvernement et réduire davantage les dépenses de l’État. Une manière de défendre une ligne de rigueur, fortement assumée, face à un budget que la majorité sénatoriale considère encore trop dépensier.

Le texte devrait être voté au Sénat le 4 décembre

Sauf une énorme surprise, le texte devrait être voté au Sénat le 4 décembre. Mais ce vote n’est qu’une étape, car viendra ensuite le temps de la commission mixte paritaire, qui réunira députés et sénateurs pour tenter de dégager un compromis. Et là, les négociations s’annoncent extrêmement compliquées. "Un consensus semble inimaginable", confie déjà un parlementaire socialiste, qui ne voit pas comment rapprocher des positions aujourd’hui radicalement opposées entre les deux chambres.

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Comme c’est la règle, si aucun accord n’est trouvé, l’Assemblée nationale aura le dernier mot. Et le gouvernement espère alors retrouver des députés "plus responsables". C’est en tout cas le message martelé par la ministre de l'Action et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, sur TF1, rappelant que la situation du pays ne permet plus de postures politiques. 

"C'est soit la responsabilité, le ressaisissement, le vote et donc un budget pour les Français, soit une crise financière et économique, qui est un peu le pari que font certains pour apparaître sous un meilleur jour en 2027. Moi, je ne peux pas me résoudre à ce choix", a ajouté la ministre de l'Action et des Comptes publics.

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Si le texte venait pourtant à être rejeté, une nouvelle fois, par les députés, aucune solution claire ne se dessine. Le gouvernement pourrait d’abord choisir de reconduire le budget précédent au moyen d’une loi spéciale présentée par le ministre de l’Économie, Roland Lescure. Sébastien Lecornu pourrait aussi décider de passer en force en utilisant des ordonnances ou un nouveau 49.3, au risque d’être renversé par une motion de censure.

Au sein même des rangs présidentiels, l’inquiétude grandit. "Si on n’a pas de budget avant la fin de l’année… Ce sera la dissolution", redoute un député macroniste, qui imagine déjà le pays plongé dans une crise institutionnelle majeure. Alors que le débat budgétaire reprend au Sénat, l’exécutif joue bien plus qu’un texte financier. Le gouvernement, fragilisé par l’absence de majorité absolue et une opposition déterminée, se trouve face à un test politique crucial : démontrer qu’il peut encore gouverner et éviter que l’impasse ne devienne une crise majeure.