UNIVERSITE DE LILLE 1:37
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Lionel Gougelot (correspondant à Lille)
La conférence de l'association "Libre Palestine", soutenue par Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassane, une militante pro-palestinienne, doit se tenir ce jeudi dans un amphithéâtre de Villeneuve-d'Ascq. Mais pour plusieurs partis politiques, professeurs, ainsi que la communauté juive, celle-ci pourrait "entraîner un climat de haine".

L'Université de Lille au cœur de la tempête. C'est elle qui doit accueillir ce jeudi soir, dans un amphithéâtre de Villeneuve-d'Ascq, la conférence de l'association "Libre Palestine" avec Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassane, une militante pro-palestinienne inscrite sur la liste LFI aux élections européennes. Un événement qui inquiète la majorité LR, mais aussi le Rassemblement national ainsi que la communauté juive qui y voit une provocation. Même au sein de l'université, certains craignent de voir émerger un discours antisémite.

Scandalisé par le logo de l'affiche de la conférence qui raye Israël de la carte. Certains professeurs, comme Philippe Froguel, enseignant chercheur reconnu, ont directement interpellé le président de l'Université de Lille pour qu'il interdise que "les porteurs de haine viennent prêcher", dit-il, dans son université.

Peur des débordements

"Ce qui s'est passé ailleurs, avec des réunions pareilles, c'est que ça a entraîné dans beaucoup d'endroits des actes antisémites, 'sionistes hors des facs', ce qui veut dire en gros qu'on veut virer les étudiants juifs des facs françaises. Et tout ça, ça entraîne un climat de haine dont vraiment on n'a pas besoin en France", s'inquiète l'enseignant.

L'Union des étudiants juifs de France annonce qu'elle sera présente à l'université demain soir pour dénoncer un discours de nature à mettre en danger les étudiants de confession juive. "Ça risque d'empirer la situation pour les étudiants juifs, qui est déjà ô combien compliquée. Je pense que le contexte est déjà assez tendu pour qu'on en rajoute avec cette conférence qui risque de déborder", confie le président lillois de l'UEJF. Seule la présidence de l'Université de Lille a compétence pour interdire cette conférence. Pour l'heure, elle n'a pas réagi.