Un an avant Matignon, Philippe d'accord "à peu près sur tout" avec Macron

Un an avant l'élection présidentielle, Edouard Philippe ne croyait pas aux chances d'Emmanuel Macron.
Un an avant l'élection présidentielle, Edouard Philippe ne croyait pas aux chances d'Emmanuel Macron. © Vincent LOISON / AFP / POOL
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avec AFP , modifié à
Dans un documentaire diffusé mardi sur France 3, Edouard Philippe révèle qu'un an avant l'accession d'Emmanuel Macron à l'Elysée il était d'accord les idées du président, mais ne croyait "pas du tout à ses chances"

Édouard Philippe était "d'accord" avec Emmanuel Macron sur "à peu près sur tout" même si, à moins d'un an de l'échéance, il ne croyait "pas du tout à ses chances" de remporter l'élection présidentielle, déclare-t-il dans un documentaire diffusé mardi sur France 3.

"Je ne crois pas du tout à ses chances". "Moi je l'aime bien, Emmanuel. Vraiment. Individuellement d'abord. Et je crois que je suis d'accord avec lui à peu près sur tout. Mais je ne crois pas du tout à ses chances. Au Havre, personne ne me parle de Macron", glissait en juillet 2016 Édouard Philippe, jugeant le futur chef de l'Etat "moins libéral" que lui, dans un film intitulé "Édouard mon pote de droite 2". Suivi depuis plusieurs années dans son ascension par Laurent Cibien, un ami d'enfance devenu journaliste, celui qui deviendra le 15 mai 2017 Premier ministre est cette fois filmé essentiellement durant la primaire de la droite. Une période où il est l'un des principaux lieutenants d'Alain Juppé et durant laquelle se dessinent les prémices de la recomposition politique.

"Pro-européens, libéraux, avec un Etat protecteur". "Vous voyez bien que chez les gens qui sont plutôt pro-européens, plutôt libéraux, plutôt accrochés à l'idée qu'en France on peut faire un système relativement libéral en gardant un Etat qui protège, il y a des correspondances assez fortes", décrypte le député et maire (LR) du Havre devant quelques journalistes, en décembre 2015. "Ces gens là on les trouve dans une partie du PS, une partie de la droite, une partie du centre et on peut très bien imaginer que si les conditions de température et de pression changent, les couches géologiques s'agencent un peu différemment", prédit-il encore.

"Macron ça m'étonnerait qu'il gagne". Un an après sa nomination surprise à Matignon, plusieurs séquences résonnent de manière savoureuse. Comme en décembre 2015 où, observant Manuel Valls à la télévision qu'il juge "marqué" et "cuit", Edouard Philippe laisse échapper : "Ça doit être dur d'être Premier ministre". En novembre 2016, alors qu'Emmanuel Macron s'apprête à se déclarer candidat à l'élection présidentielle, Edouard Philippe fait remarquer que le leader d'En Marche, a un "espace politique difficile". "Macron, ça m'étonnerait qu'il la gagne, franchement je n'y crois pas le début du commencement de la moitié d'une seconde. Macron il n'a jamais été candidat nulle part, à rien du tout", insistait-il.

"Emmanuel Macron a autre chose à faire que de me parler". Juste avant le premier tour du scrutin présidentiel, en avril 2017, Edouard Philippe revient sur une campagne "bizarre", marquée pour lui par la défaite d'Alain Juppé à la primaire, puis son choix de ne plus soutenir François Fillon, miné par les affaires. Peut-il se rapprocher d'Emmanuel Macron ? "On verra après le premier tour, je n'en sais rien", répondait-il alors. "Je n'ai pas de contact avec Emmanuel Macron, il a autre chose à faire que de me parler en ce moment et d'ailleurs je ne suis pas sûr qu'il ait très envie et je ne suis pas sûr que j'ai grand-chose à lui dire à ce stade", ajoutait-il, quelques jours avant d'être finalement contacté par Emmanuel Macron.