Travail dominical : donner aux petits commerçants "des armes pour se défendre contre le commerce en ligne"

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Guillaume Perrodeau
Dans Europe midi, Buon Tan, député LREM de Paris, a détaillé lundi la proposition des députés du groupe qui veulent étendre le travail le dimanche.

Dans une tribune publiée dimanche dans Le JDD, une vingtaine de députés LREM demandaient au gouvernement d'étendre les autorisations de travail le dimanche. Ils veulent aller plus loin que le dispositif prévu dans la Loi Macron de 2015. "Loin des idées reçues, de nombreux salariés sont demandeurs de cette liberté de travailler le dimanche", affirment ces 22 députés, dont fait partie Buon Tan, député LREM de Paris, qui était l'invité d'Europe midi lundi.

Vingt-six dimanches ouverts par an ? Pour ces 22 députés, l'objectif est simple, rappelle l'élu LREM : étendre le nombre de dimanche où il est possible d'ouvrir son commerce. "On souhaite passer de 12 à 18, le nombre de 'dimanche du Maire' ouverts, et ajouter huit dimanches, qui sont laissés à l'appréciation des commerçants", détaille le député de Paris. Au total, les députés LREM veulent donc atteindre un total de 26 dimanche ouverts, soit "un dimanche sur deux". "Cela laisse la possibilité aux jeunes et aux moins jeunes de travailler le dimanche s'ils le souhaitent", indique Buon Tan.

Augmentation du chiffre d’affaires de 15%. Pour appuyer leur proposition, les députés s'appuient sur des chiffres : l'augmentation du chiffre d’affaires de 15% constatée pour les magasins concernés, depuis la loi de 2015, et une progression du nombre d'emplois de 10%. Et, selon Buon Tan, ce qui est valable à Paris dans les zones touristiques internationales (ZTI), l'est également pour d'autres villes, notamment en province. "Les commerces dans les centres-villes ferment les uns après les autres. Aujourd'hui, il faut absolument pouvoir donner à ces commerçants des armes pour se défendre contre le commerce en ligne", conclut Buon Tan.

Indignation chez les syndicats. Les syndicats n'ont pas tardé à réagir à la tribune publiée dans Le JDD. FO et CGT du commerce ont fait part de leur indignation lundi. "Ils veulent nous faire croire que ça se bouscule au portillon de l'employeur pour travailler le dimanche. Nous invitons ces députés à essayer de vivre avec 800 euros par mois et nous verrons s'ils ne courront pas eux-mêmes pour travailler le dimanche", s'indigne la CGT commerce dans un communiqué.

Du côté de FO, on marque également son opposition à cette idée en dénonçant "les députés LREM (qui) se moquent des conditions de travail des salariés". Le syndicat met notamment en avant que les travailleurs du dimanche "sont la plupart du temps des femmes avec des temps partiels subis, des travailleurs pauvres et corvéables qui sont contraints par leur employeur de travailler le dimanche sans compensation avec un risque de licenciement en cas de refus".