Tarifs EDF : "Ce n'est pas un gel" mais une vraie baisse, assure François de Rugy

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Romain David , modifié à
Alors qu'une mesure similaire en 2014 avait conduit, par contre coup, à une forte augmentation des factures en 2016, le ministre de la Transition écologique et solidaire assure au micro d'Europe 1 que le gouvernement travaille à une baisse durable des prix d'EDF.
INTERVIEW

Edouard Philippe a assuré mardi que les tarifs de l'électricité n'augmenteraient pas en janvier prochain. "Ce n'est pas un gel", a tenu à préciser François de Rugy, le ministre de la Transition écologique, interrogé par Audrey Crespo-Mara sur Europe 1. "Nous travaillons à un certain nombre de mesures qui vont permettre de ne pas avoir de hausse."

Un geste qui pourrait avoir de lourdes conséquences. En juillet 2014, Ségolène Royal, alors ministre de l'Ecologie, avait choisi de geler la hausse des tarifs EDF. Une mesure contestée par les concurrents du fournisseur, à qui le Conseil d'Etat a finalement donné raison. Alors que EDF a été condamné en 2016 à les rembourser à hauteur d'un milliard d'euros, les abonnés ont vu leur facture mensuelle augmenter de 1,7 euro, soit 30 euros sur un an. Mardi, Edouard Philippe a assuré que la hausse attendue pour janvier des tarifs de l’électricité et du gaz n'aurait pas lieu, du moins pas "durant la concertation" qu'il entend mettre en place jusqu'au mois de mars pour tenter de répondre à la grogne des "gilets jaunes".

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Trouver le bon mécanisme. Au micro d'Europe 1, François de Rugy promet que le scénario précédent ne se répétera pas : "pas d'annonces tonitruantes qui ne sont pas suivies des faits", martèle-t-il. "Sur le gaz et l'électricité, je peux dire des choses concrètes et sûres : dans un mois, les tarifs du gaz vont baisser, je peux le garantir aux Français, de 2 à 3%", explique le ministre. "Pour ce qui est de l'électricité, si nous appliquons le mode de calcul automatique qui est en vigueur, nous aurions une hausse en janvier. Nous avons décidé de nous donner trois mois supplémentaires pour trouver les mécanismes [qui empêcheront cette hausse, ndlr]", poursuit-il. "On fait les choses de façon plus sérieuse, plus construite, en jouant sur plusieurs mécanismes qui sont dans le mode de calcul du prix de l'électricité", veut-il encore rassurer.

Entendu sur europe1 :
Nous avons fait un geste fort, qui était demandé par toutes les forces politiques, syndicales et les 'gilets jaunes'

Le ras-le-bol fiscal. Par ailleurs, l'ex-président de l'Assemblée nationale refuse de parler de recul suite au moratoire sur la fiscalité écologique. "Nous avons décidé de faire une pause pour pouvoir avancer de nouveau demain, durablement", plaide-t-il. "La transformation écologique, la question de la baisse du coût du travail sera toujours une question centrale dans six mois", pointe l'ancien membre d'EELV. "Les 'gilets jaunes' que j'ai rencontrés me disent que le niveau des taxes et des impôts est trop élevé, ils ne parlent pas spécialement de la taxe carbone", relève encore François de Rugy, qui tient à rappeler que l'exécutif a déjà fait voter une suppression de la taxe d'habitation.

Une sortie de crise. "Nous avons fait un geste fort, qui était demandé par toutes les forces politiques, syndicales et les 'gilets jaunes'", se félicite-t-il. Pour lui, les annonces d'Edouard Philippe doivent "se traduire concrètement par le fait que les manifestations cessent, qu'il n'y ait plus d’appels à manifester".

"Tous les démocrates et les républicains devraient être rassemblés contre les violences […] qu'ils cessent les appels à manifester qui, on le sait, déraperont dans la violence comme samedi dernier", enjoint-il.