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Alors que les tarifs de l'électricité ont bondi, Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, invitée dimanche du Grand rendez-vous Europe 1, assure que l'exécutif veut étudier la possibilité de modifier le mode de calcul.
INTERVIEW

Depuis samedi, les tarifs réglementés de l'électricité ont augmenté de près de 6%, soit une hausse annuelle de 85 euros en moyenne pour les ménages. Un record en 20 ans, qui s'explique notamment par le fait que ces tarifs soient calqués sur ceux de l'évolution des prix mondiaux de l'essence ou du charbon. En réaction, Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, invitée dimanche du Grand rendez-vous Europe 1, assure que l'exécutif veut étudier la possibilité de modifier le mode de calcul.

"On dispose d'une fenêtre de tir, nous la saisirons"

"Le gouvernement étudiera la possibilité de changer le mode de calcul. On a un mode de calcul extrêmement compliqué, qui tient compte des cours mondiaux de l'énergie, et force est de constater que ce mode de calcul conduit à des hausses à des moments où on ne le souhaite pas. On va étudier de la possibilité de modifier. On dispose, à l'Assemblée nationale, avec l'examen du projet de loi sur l'énergie et le climat, d'une fenêtre de tir pour changer cette méthode de calcul, et nous la saisirons", assure-t-elle. Ce texte doit être soumis aux députés en première lecture dans la deuxième quinzaine de juin, selon le programme prévisionnel de l'Assemblée.

S'exprimant sur Radio J, Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État à la Transition écologique et solidaire, a confirmé cette prochaine révision. "Nous souhaitons changer" le mode de calcule. Cependant, compte tenu de la durée des procédures parlementaires pour adopter cette réforme, la secrétaire d'État n'a pas exclu qu'une éventuelle nouvelle hausse puisse intervenir cet été en vertu de la formule de calcul actuelle, tout en précisant qu'elle serait, quoi qu'il arrive, de bien moindre ampleur.

"À quelle vitesse nous allons pouvoir changer ça et que se passera-t-il en août, c'est un peu tôt pour répondre. Ça n'est pas sûr que ça puisse évoluer à cette vitesse, il faut que la loi soit examinée à l'Assemblée puis au Sénat et qu'elle soit promulguée, donc il est possible que cette formule s'applique encore en août, évidemment avec des augmentations beaucoup moins importantes que celle-là, mais en tout cas il me semble absolument indispensable de changer ce mode de calcul parce qu'il est inflationniste", a ajouté Emmanuelle Wargon.

"Cela ne sert à rien de mentir aux Français"

Sibeth Ndiaye balaye en revanche les accusations selon lesquelles le gouvernement actuel serait responsable de cette augmentation. "Cette hausse, on la connaissait. Elle n'est pas due à une hausse de taxe, ce n'est pas le gouvernement qui l'a décidée. Cela ne sert à rien de mentir aux Français", argue-t-elle. Faut-il néanmoins baisser les taxes sur l'électricité ? "Les taxes, cela sert à financer le budget de l'État, les services publiques, la transition écologique", rappelle Sibeth Ndiaye. 

Emmanuelle Wargon a, pour sa part, rappelé que le gouvernement avait nettement augmenté le chèque énergie cet hiver, pour aider les ménages les moins aisés à régler leurs factures de chauffage. L'augmentation de 5,9% intervenue le 1er juin, attendue depuis des mois, découlait d'une proposition de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Cette hausse de 85 euros par an en moyenne pour un foyer se chauffant à l'électricité est dénoncée comme "injuste" par les associations de consommateurs CLCV et UFC-Que Choisir, qui vont saisir le Conseil d'État pour tenter de la faire annuler.