Taïwan : Mélenchon persiste et signe malgré les critiques

Le leader de LFI considère que "nous ne devons pas vouloir d'un nouveau front de guerre".
Le leader de LFI considère que "nous ne devons pas vouloir d'un nouveau front de guerre". © Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Critiqué à gauche pour avoir qualifié de "provocation" la visite de Nancy Pelosi sur l'île, le leader de La France Insoumise a réaffirmé ce samedi qu'"il n'y a qu'une seule Chine". Il se dit "espanté" par les "très étranges réactions" et les "cris d'orfraie" de ses critiques, alors que "nous ne devons pas vouloir d'un nouveau front de guerre".

Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, critiqué à gauche pour avoir qualifié de "provocation" la visite de Nancy Pelosi sur l'île, persiste et signe samedi, réutilisant le terme et réaffirmant qu'"il n'y a qu'une seule Chine". Dans un billet de blog jeudi, il avait aussi estimé, en pleines tensions entre Pékin et Taipei, que "les Chinois règleront le problème entre eux".

Dans un nouveau post, samedi, il se dit "espanté" par les "très étranges réactions" et les "cris d'orfraie" de ses critiques, alors que "nous ne devons pas vouloir d'un nouveau front de guerre". "Quelle genre de peur règne sur le débat ? Où est passé l'actif président des amitiés franco-chinoises M. Raffarin ? Et les signataires de l'accord de coopération de l'UMP avec le Parti Communiste chinois ? Et Fabien Roussel, après son si récent voyage d'amitié en Chine ? La suffisance des premiers et la prudence effrayée des seconds me consternent", écrit Jean-Luc Mélenchon.

"Il n'y a qu'une seule Chine"

Et de réitérer ses arguments : "Je n'ai fait que répéter la doctrine constante de notre pays (la France, rappelons-le) depuis 1965 à propos de la Chine. Il n'y a qu'une seule Chine", "cela est également réglé par les accords internationaux acceptés par notre pays et les membres de l'ONU", et "Chine et USA s'engagent à respecter la souveraineté et l'unité territoriale de l'autre". Il souligne aussi "l'accueil super froid reçu depuis sa provocation par Mme Nancy Pelosi à Tokyo et Séoul".

 

L'ex-candidat à la présidentielle se demande si ses critiques "pensent que la Chine millénaire va s'incliner devant leurs gesticulations", et pointe un risque de voir Pékin "entrer en convergence plus étroite avec la Russie" tandis que se formerait "un bloc plus homogène entre les USA et l'Europe 'quoi qu'il en coûte' en matière d'asservissement et de risque de guerre". "La France de Macron a renoncé à jouer un rôle dans cette partie mondiale", déplore-t-il aussi, en prônant un "non-alignement" de Paris, au coeur de sa vision des relations internationales.

Alors que l'ambassade de Chine en France l'a remercié dans un tweet, il se défend en republiant une phrase de son précédent post : "quels que soient l'ampleur et le niveau des critiques qui peuvent être adressées au gouvernement chinois, nous devons refuser de cautionner la guerre à la Chine pour satisfaire les vues des USA sur Taïwan". Au sein de l'alliance de gauche Nupes, le secrétaire national d'EELV Julien Bayou avait dénoncé vendredi "une vision assez datée" et "un vrai cynisme en matière de géopolitique" de la part de M. Mélenchon, tandis que le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, jugeait que si "l'opportunité de la visite de Nancy Pelosi à Taïwan est discutable, la volonté des Taïwanais de vivre en démocratie ne l'est pas".