Nancy Pelosi est arrivée à Taiwan. 1:47
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avec AFP , modifié à
La présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, a atterri à Taiwan ce mardi, malgré les mises en garde de la Chine. Le pays avait annoncé que les États-Unis devront "payer le prix" d'une éventuelle visite sur l'île qui cause des tensions géopolitiques entre les deux puissances.

La cheffe des députés américains, Nancy Pelosi, a atterri mardi à Taïwan, malgré les avertissements de la Chine qui considère cette visite comme une grave provocation risquant d'enflammer des relations sino-américaines déjà tendues. Des images diffusées en direct de la télévision ont montré Nancy Pelosi, 82 ans, accueillie à son arrivée par Joseph Wu, le ministre taïwanais des Affaires étrangères. Elle est arrivée à l'aéroport de Songshan à bord d'un avion militaire américain.

Le "soutien inconditionnel" des États-Unis à Taiwan

Nancy Pelosi a affirmé que sa visite à Taïwan démontrait le "soutien inconditionnel" des États-Unis, dans un communiqué publié peu après son atterrissage sur l'île. "La visite de notre délégation parlementaire à Taïwan démontre le soutien inconditionnel de l'Amérique à la dynamique démocratie de Taïwan", a-t-elle déclaré dans ce communiqué en ajoutant que cette visite ne contrevenait d'"aucune façon" à la politique de longue date des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine.

Taiwan salue la visite de Pelosi

La visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants montre le soutien "inébranlable" de Washington, a estimé tôt mercredi le ministère taïwanais des Affaires étrangères, peu après l'arrivée de la dirigeante américaine. "Nous pensons que la visite de la présidente Pelosi (...) va renforcer les relations étroites et amicales entre Taïwan et les Etats-Unis, et encore approfondir la coopération en général entre les deux parties dans tous les domaines", a déclaré le ministère.

La Chine dénonce l'attitude "extrêmement dangereuse" des États-Unis

La Chine a dénoncé l'attitude "extrêmement dangereuse" des États-Unis, peu après l'arrivée de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi à Taïwan, territoire que Pékin considère comme l'une de ses provinces.

"Les Etats-Unis (...) tentent d'utiliser Taïwan pour contenir la Chine", a estimé le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant que Washington "ne cesse de déformer, d'obscurcir et de vider de tout sens le principe d'une seule Chine, d'intensifier ses échanges officiels avec Taïwan et d'encourager les activités séparatistes 'indépendantistes' de Taïwan. Ces actions, comme jouer avec le feu, sont extrêmement dangereuses".

Des "actions militaires ciblées" en réponse à la visite de Pelosi à Taïwan

La Chine a annoncé que l'armée allait lancer des "actions militaires ciblées" en réponse à la visite à Taïwan de Nancy Pelosi. L'opération de l'armée vise à "défendre résolument la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale et à fermement contrecarrer les ingérences extérieures et les tentatives séparatistes d''indépendance de Taïwan'", a déclaré Wu Qian, un porte-parole du ministère chinois de la Défense.

D'après les autorités locales, plus de 20 avions militaires chinois sont entrés dans la zone d'identification de défense aérienne taïwanaise.

Les Américains "déstabilisent le monde", accuse la Russie

La Russie, alliée majeure de la Chine, a accusé mardi les Américains de "déstabiliser le monde" et décrit la visite de Nancy Pelosi comme une "pure provocation". Juste avant l'arrivée de Nancy Pelosi, la télévision publique chinoise CGTN a annoncé que des avions de chasse Su-35 étaient en train de "traverser le détroit de Taïwan" séparant la Chine continentale de l'île, sans autre précision. Dans un communiqué, l'armée taïwanaise a démenti toute traversée du détroit par des Su-35.

La plupart des observateurs jugent faible la probabilité d'un conflit armé. Mais des responsables américains ont dit se préparer à des démonstrations de force de l'armée chinoise, comme des tirs de missiles dans le détroit de Taïwan ou des incursions aériennes autour de l'île.

Plusieurs navires américains croisent dans la région de Taïwan

Plusieurs navires américains croisaient mardi dans la région de Taïwan au moment où la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi arrivait dans l'île que Pékin, selon des sources militaires américaines.

Alors que la Chine a annoncé que son armée allait lancer des "actions militaires ciblées" en réponse à cette visite, la 7e flotte américaine a fait savoir mardi sur Twitter que le porte-avions USS Ronald Reagan, qui croise dans la région depuis début juillet, se trouvait dans la mer des Philippines, au sud de Taïwan. L'US Navy a publié des images du Ronald Reagan effectuant des manœuvres avec le navire ravitailleur USS Carl Brashear dimanche.

Rencontre avec la présidente taiwanaise mercredi

Selon le journal taïwanais Liberty Times, qui cite des sources anonymes, la dirigeante américaine rencontrera mercredi la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, bête noire de Pékin car issue d'un parti indépendantiste. Le ministère taïwanais de la Défense s'est dit "déterminé" à protéger l'île contre toute attaque. "La probabilité d'une guerre ou d'un incident grave est faible", a cependant tweeté Bonnie Glaser, directrice du programme Asie du cabinet de réflexion américain German Marshall Fund. "Mais la probabilité que (la Chine) prenne une série de mesures militaires, économiques et diplomatiques (...) n'est pas négligeable", a-t-elle ajouté.

Les autorités taïwanaises chargées de l'agriculture ont ainsi indiqué mardi que Pékin avait suspendu l'importation de certaines marchandises taïwanaises, comme des produits de la pêche, du thé et du miel. La semaine dernière, l'armée taïwanaise a effectué ses plus importants exercices militaires annuels. De son côté, la Chine organise depuis ces derniers jours de multiples manoeuvres militaires "à munitions réelles" en mer, en général très près des côtes chinoises.