Stupéfiants : Eric Piolle appelle à tester anonymement élus et ministres

Ce lundi, Eric Piolle, premier édile de Grenoble, a appelé lundi à conduire "de façon anonyme" des tests de recherche de stupéfiants sur les parlementaires et les ministres pour "voir si le problème touche aussi les cercles de décisions".
Le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle a appelé lundi à conduire "de façon anonyme" des tests de recherche de stupéfiants sur les parlementaires et les ministres pour "voir si le problème touche aussi les cercles de décisions".
Eric Piolle avait déjà fait une proposition en ce sens lors d'une audition par la commission sénatoriale contre le narcotrafic, a-t-il déclaré lundi au Dauphiné Libéré : il s'agirait de "faire des tests salivaires, capillaires et d'urine à l'Assemblée et au Sénat, auprès des ministres, des élus et des personnels politiques. De façon anonyme, pour ne cibler aucune personne".
Objectif : "culpabiliser les individus"
"Il faut se rappeler qu'il y a déjà eu des affaires de stups au Parlement. Ce serait bien de faire un point aujourd'hui. Ce serait un moyen de voir si le problème touche aussi les cercles de décisions, alors que ceux-ci sont censés lutter contre le trafic", a-t-il dit au journal.
L'objectif d'une telle mesure ne serait pas de "culpabiliser les individus", d'où le recours à l'anonymat, mais de "montrer que cela touche toutes les strates de la société", ont précisé ses services.
"Toutes les études montrent que la cocaïne est aujourd'hui largement utilisée en France, et pas seulement pour un effet récréatif, mais aussi pour faire face au stress et aux rythmes de vie intenables", a poursuivi le maire, qui avait le mois dernier appelé à un référendum sur la légalisation du cannabis.
Le cannabis, la drogue la plus consommée en France
L'écologiste, dont la ville est régulièrement endeuillée par des règlements de compte liés au trafic de stupéfiants, est fréquemment accusé de laxisme par la droite, qui lui reproche notamment de refuser d'augmenter les caméras de surveillance et d'armer ses policiers municipaux.
En France, le cannabis reste la drogue la plus consommée avec 5 millions d'usagers dans l'année en 2023, selon la dernière étude de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).
Dans le même temps, la demande en cocaïne n'a jamais été aussi forte avec 1,1 million de personnes qui en ont consommé au moins une fois dans l'année.