Jean-Luc Mélenchon a critiqué le projet de loi "confortant les principes républicains" mercredi. 1:12
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Claudia Bertram, édité par Jonathan Grelier avec AFP
Le projet de loi "confortant les principes républicains", autrefois dit sur "les séparatismes", a été présenté mercredi en Conseil des ministres. Et déjà, son avenir s'annonce tumultueux lors des débats parlementaires. "On ne laissera pas passer cette loi comme ça", a averti mercredi Jean-Luc Mélenchon.

À peine le projet de loi "confortant les principes républicains", qui ne mentionne plus le terme de "séparatismes" dans son intitulé, a-t-il été présenté mercredi en Conseil des ministres que, déjà, son avenir à l'Assemblée nationale s'annonce orageux. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a beau défendre "un texte pour pacifier les esprits et rendre de la force à la République", son discours ne porte pas dans les rangs de l'opposition et surtout de La France insoumise.

"On ne laissera pas passer cette loi comme ça, ce n'est pas une petite bataille pour nous", a averti mercredi son leader, Jean-Luc Mélenchon, au micro d'Europe 1.

"Ça ne sera pas un long fleuve tranquille"

"Il ne faut pas compter que ça se passe tranquillement, je veux dire au sens où ça ne sera pas un long fleuve tranquille", a ajouté le futur candidat à l'élection présidentielle de 2022 à propos des futurs débats à l'Assemblée nationale. "Il s'agit de surfer sur une sorte de vague hostile aux musulmans", a-t-il encore critiqué, dénonçant "premièrement du bavardage inutile qui rajoute à des lois qui existent déjà, deuxièmement une couche de type purement concordataire" qui pousserait, selon lui, l'Etat à intervenir dans les affaires religieuses.

Le patron de la France insoumise regrette "enfin, ce qui à nos yeux n'est pas le moindre, sous prétexte de lutte contre telle ou telle dérive possible, des dispositions qui sont dans la loi et qui sont tout simplement liberticides". "C'est un texte d'affichage politique", a complété son collègue Alexis Corbière, qui accuse l'exécutif "d'agiter des thèmes" de façon "binaire et simpliste" comme la "polygamie", les "mariages forcés" ou les "certificats de virginité" , alors que "nombre de ces thèmes sont déjà interdits par la loi".

La France insoumise promet de déposer des centaines d'amendements

"Les certificats de virginité, j'y suis évidemment farouchement hostile. Mais combien de cas cela représente ? Est-ce qu'il y a une progression ? Qui est concerné ? (...) Je ne suis pas convaincu que dans les cas extrêmement résiduels où il y a des demandes de certificats de virginité, ce soit des gens de confession musulmane qui les demandent", a lancé le député de Seine-Saint-Denis. "Personnellement, je n'ai pas (connaissance) de cas", a-t-il assuré. Le député LFI s'est dit en revanche "favorable au contrôle des écoles hors contrat", mais demande aussi un contrôle des "écoles privées sous contrat".

Le Premier ministre Jean Castex a assuré de son côté, à l'issue du Conseil des ministres, qu'il ne s'agissait pas d'un texte "contre les religions" mais d'une "loi de protection" contre "l'idéologie pernicieuse portant le nom d'islamisme radical". Reste que La France insoumise a déjà annoncé qu'elle allait déposer plusieurs centaines d'amendements à ce projet de loi.