Pierre Moscovici est le Premier président de la Cour des comptes. 2:08
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Antoine Terrel avec AFP , modifié à
Sur Europe 1, le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a présenté les conclusions d'un rapport de la Cour des comptes sur la sécurité, qui insiste notamment sur la trop faible présence des policiers sur le terrain, et le besoin d'une meilleure gestion des ressources humaines. 
INTERVIEW

Comment améliorer le fonctionnement de la police nationale ? Invité jeudi d'Europe 1, le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a présenté les conclusions d'un rapport de l'institution sur la sécurité, publié le jour-même. Selon cette note, malgré la hausse de la masse salariale dans la police nationale, le taux d'élucidation des enquêtes s'est "détérioré" depuis plusieurs années et le nombre d'agents sur le terrain n'a pas augmenté,

Dans ce document, la Cour des comptes pointe notamment un écart entre les moyens alloués à la police nationale et les conséquences effectives sur le terrain. Les politiques publiques concernant la justice et la police "ont fait l'objet de rattrapages budgétaires", rappelle Pierre Moscovici. "Ce ne sont plus les parents pauvres du budget de l'Etat", dit-il encore. "On a augmenté les moyens de la sécurité et de la police de 21% en 10 ans... Ce n'est pas négligeable. Mais les résultats en terme de présence sur le terrain ou en terme de formation, de réussite au concours, ne sont pas à la hauteur." Ainsi, les effectifs des policiers affectés dans les services de "sécurité et paix publique" ont baissé de 10% en dix ans, alors que ceux de la "police des étrangers et des transports aériens" ont progressé de 31%.

"Moderniser la gestion des ressources humaines"

Dans le détail, la Cour des comptes écrit que "la police nationale doit encore relever son niveau d'exigence dans les années à venir", et estime que "l'organisation du travail" et la "gestion des cycles horaires" doivent être adaptés "aux besoins opérationnels". "Il faut moderniser la gestion des ressources humaines pour orienter les policiers vers le terrain et améliorer l'effort de formation", confirme Pierre Moscovici. "Avec plus, car nous avons maintenant des moyens, on peut faire mieux." 

Depuis des années, le taux d'élucidation des policiers sur le terrain a donc baissé. "C'est pour cela que nous pointons ce problème de gestion des ressources humaines", développe le premier président de la Cour des comptes. "Au-delà de la création d'emplois, il faut, et c'est l'orientation des pouvoirs publics aujourd'hui, mettre d'avantage les hommes et les femmes de la police sur le terrain, les former, et recruter en conséquence."

Par ailleurs, la Cour de comptes estime que le ministère de l'Intérieur doit "développer les mutualisations entre la police et la gendarmerie".