"Sécurité globale" : Castex saisira lui-même le Conseil constitutionnel sur l'article 24

Jean Castex va saisir le Conseil constitutionnel sur l'article 24 de la loi "sécurité globale".
Jean Castex va saisir le Conseil constitutionnel sur l'article 24 de la loi "sécurité globale". © AFP
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avec AFP , modifié à
Jean Castex a annoncé mardi qu'il saisirait lui-même le Conseil constitutionnel à propos de l'article 24 de la loi "sécurité globale". Cet article, qui vise à pénaliser la diffusion malveillante de l'image des policiers, est vivement critiqué par l'opposition et les journalistes. 

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé mardi qu'il saisirait lui-même le Conseil constitutionnel à propos de l'article controversé de la loi "sécurité globale" qui vise à pénaliser la diffusion malveillante de l'image des policiers, tout en défendant un "excellent texte".

"Je ne doute pas que les débats parlementaires qui vont encore se poursuivre permettront de l'améliorer davantage et de clarifier ce qui mérite encore de l'être pour que ne subsiste aucun doute sur notre ferme intention d'assurer l'indispensable protection de nos forces de sécurité dans l'entier respect de nos libertés démocratiques et de l'état de droit", a ajouté le chef du gouvernement, renvoyant les critiques à des "procès d'intention". Sous le feu des critiques, la proposition de loi doit être votée mardi après-midi par l'Assemblée nationale avant d'être examinée ultérieurement par le Sénat.

Levée de boucliers à gauche et chez les défenseurs des libertés publiques 

C'est "au terme" de ce "processus législatif" que Jean Castex saisira les Sages, a-t-il annoncé mardi aux députés lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Dans ce texte sécuritaire qualifié de "fourre-tout", l'article 24, adopté vendredi, a cristallisé passions et antagonismes. Pour "protéger ceux qui nous protègent", jetés "en pâture sur les réseaux sociaux", la majorité souhaite pénaliser d'un an d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende la diffusion de "l'image du visage ou tout autre élément d'identification" de membres des forces de l'ordre en intervention, quand elle porte "atteinte" à leur "intégrité physique ou psychique".

Si la mesure est plébiscitée par les syndicats policiers, elle suscite une levée de boucliers à gauche et chez les défenseurs des libertés publiques qui y ont vu "une atteinte disproportionnée" à la liberté d'informer et le signe d'une dérive autoritaire de la Macronie. Devant les députés, Jean Castex a assuré "qu'il n'a jamais été, qu'il n'est pas, qu'il ne sera pas dans les intentions du gouvernement de porter jamais en quoi que ce soit atteinte à la liberté de la presse, à la liberté d'expression".