François Patriat, président du groupe LREM au Sénat, était l'invité de la matinale d'Europe 1. 2:32
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Ariel Guez , modifié à
Au micro d'Europe 1 samedi, François Patriat, le président du groupe LREM au Sénat, est revenu sur la décision du gouvernement d'organiser le second tour des élections municipales le 28 juin. Il "s'interroge sur la sincérité du scrutin", affirmant que le risque d'une "rupture d'égalité entre les candidats" est réel. 
INTERVIEW

Ce sera le 28 juin. Edouard Philippe a annoncé vendredi à Matignon que le second tour des élections municipales, initialement prévu le 22 mars et reporté en raison du confinement, se tiendrait le dernier dimanche de juin. Une date qui peut encore changer en fonction de l’évolution de la situation sanitaire, a précisé le Premier ministre. Invité de la matinale d’Europe 1 samedi, le président du groupe LREM au Sénat François Patriat a critiqué ce choix d’organiser le scrutin avant l'été. 

Les maires sortants "se retrouvent dans une position de force"

"Je pense qu’il va y avoir une rupture d’égalité entre les candidats", avec une différence entre les maires sortants et les autres candidats, a expliqué le sénateur LREM. "Vous avez des candidats qui ont cessé leur campagne parce qu'ils n’étaient pas des maires sortants et les maires sortants qui ont fait campagne avec des masques et avec des tests (...), qu’on a vu partout (...) et qui se retrouvent de facto dans une position de force déséquilibrée par rapport à leurs challengers", affirme au micro d'Europe 1 François Patriat. 

François Patriat voulait "repousser l’élection et refaire deux tours"

Une situation qui pousse donc le patron des sénateurs LREM au Palais du Luxembourg à "s'interroger sur la sincérité de ce scrutin".  François Patriat reprend l'argument de Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale, qui expliquait que l'élection ne se résumait pas au vote, mais prenait en compte toute la campagne électorale. 

François Patriat était ainsi "partisan de repousser l’élection et refaire deux tours, pour qu’il y ait un scrutin qui soit sincère". Au micro d'Europe 1, il met aussi en garde Emmanuel Macron. "Imaginez que demain, il y ait une reprise de l’épidémie (...) si tel était le cas, alors la responsabilité reviendrait intégralement sur le chef de l’État, ce que je ne souhaite pas", explique-t-il. 

Mais malgré cette position, il n'est pas question pour les sénateurs LREM de poser des recours contre la décision de l'exécutif. "Le groupe LREM au Sénat est loyal au gouvernement", conclut François Patriat.