Emmanuel Macron s'est exprimé sur le retour de la menace terroriste en Europe. 1:19
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Jacques Serais / Crédits photo : Ludovic MARIN / AFP , modifié à
En déplacement en Albanie, Emmanuel Macron est revenu mardi sur les menaces d'attentat terroristes qui refont surface en Europe, après l'attaque au couteau à Arras et la fusillade à Bruxelles. En une semaine, le chef de l'État a radicalement changé de discours, adoptant une posture plus prudente.

En moins d'une semaine, Emmanuel Macron est passé des promesses rassurantes aux recommandations de prudence. Lors de son allocution du 12 octobre consacrée à l'attaque du Hamas en Israël, et à une possible répercussion du conflit en France, le chef de l'État déclarait que "la République sera là pour vous protéger et elle sera impitoyable avec tous les porteurs de haine".

Ce mardi, le discours a quelque peu évolué. "Nous devons vivre dans une société de vigilance : vigilance permanente de tous les services de l’État, vigilance aussi dans tous les secteurs d’activités, le secteur économique, toutes celles et ceux qui reçoivent du public ont un rôle à jouer pour être encore plus vigilant dans ces périodes, et vigilance des citoyens pour capter les signaux faibles et permettre de nous aider à réagir aux menaces quand elles peuvent arriver", a-t-il énuméré lors d'un déplacement en Albanie, en affirmant : "C’est comme ça que l’on peut se tenir collectivement".

"Nous avons tous une vulnérabilité"

Entre ces deux déclarations, deux djihadistes ont semé la mort à 150 kilomètres d’intervalle, entre l'attaque au couteau à Arras vendredi et la fusillade à Bruxelles lundi soir. Le chef de l’État est contraint d’en tirer cette conclusion : "Tous les États européens sont vulnérables et il y a un retour en effet de ce terrorisme islamiste".

Une vulnérabilité pleinement assumée. "Jamais il ne sera possible dans un État de droit d’avoir un système où le risque terroriste est éradiqué totalement", a concédé Emmanuel Macron. "Nous avons tous une vulnérabilité. C’est celle qui va avec des démocraties, des États de droit. Sinon c’est une suspension des droits et ce n’est pas ce que nous voulons parce que c’est le défi qui est le nôtre. C’est de vivre dans des États de droit forts au moment où le terrorisme, au nom des pires idéologies, revient. Et ce serait une défaite extrême de considérer que la réponse serait la suspension de l’État de droit", a déclaré le président.

Les apparences de fermeté de l'exécutif laissent entrevoir une certaine forme de fatalité, alors que parmi toutes les démocraties européennes, la France est très clairement le pays le plus touché par les attentats islamistes.