Frédéric Sève, à droite, regrette l'utilisation du 49-3 pour faire passer en force le projet de réforme des retraites. 1:04
  • Copié
Elise Denjean, édité par Séverine Mermilliod
Le gouvernement a décidé d'utiliser l'article 49-3 de la Constitution pour faire adopter le projet de réforme des retraites sans vote à l'Assemblée. Une décision qui met en colère les syndicats, y compris la CFDT qui s'inquiète de savoir quel texte va passer par ce moyen : initial ou amendé ?

Clap de fin pour les débats sur la réforme des retraites à l'Assemblée : après 13 jours de discussions, le gouvernement a dégainé le 49-3. Objectif : faire adopter le texte sans vote et mettre fin à ce qu'Edouard Philippe qualifie de "non-débat". Le projet de loi sera considéré comme adopté, sauf si une des motions de censure déposées par l'opposition, droite comme gauche, est votée par l'Assemblée nationale, un scénario relativement improbable. Face à ce choix, les syndicats sont remontés, comme le secrétaire national de la CFDT Frédéric Seve qui regrette cette précipitation.

"Un passage en force"

"C'est une forme de constat d'échec : le monde politique a du mal, depuis le début de cette réforme, à s'emparer de ce sujet sur le fond, à débattre véritablement des enjeux de cette réforme. Cet épisode n'en est que l'ultime illustration", estime Frédéric Sève sur Europe 1.

"Notre réaction c'est que le texte en l'état est insuffisant et insatisfaisant. Le Premier ministre ouvre la porte à des améliorations, reste à savoir lesquelles", ajoute-t-il. "Quel texte va passer avec le 49.3 ? Si c'est le texte initial, alors vraiment ça aurait l'air d'un passage en force. Si c'est un texte amendé, il faudrait voir à quelle hauteur et dans quel sens il est amendé".