Boris Vallaud était l'invité d'Europe 1. 2:51
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Séverine Mermilliod , modifié à
Boris Vallaud, député PS des Landes et porte-parole du Parti socialiste, était l'invité d'Europe 1 mardi. Fortement opposé à la réforme des retraites, il considère que le recours au 49-3 serait une manière pour le gouvernement d'"escamoter le débat".

"Si le gouvernement devait dire 'circulez il n’y a rien à voir', ce serait évidemment un problème", a affirmé en allusion au 49-3 Boris Vallaud, député PS et porte-parole du Parti socialiste, mardi au micro d'Europe 1. Face à la myriade d'amendements déposés par l'opposition, Edouard Philippe a laissé ouverte la possibilité de recourir à l'article 49-3 de la Constitution pour faire adopter sans vote le projet de réforme des retraites. Fermement opposé à ce projet, Boris Vallaud a estimé que le problème, c'est la réforme en elle-même qui est selon ses mots "une mauvaise réforme."

"Le gouvernement ne maîtrise pas sa réforme"

"Le 49-3 peut être utilisé soit pour tenir sa majorité (...), soit pour ce qu'envisage de faire le gouvernement, qui consiste à escamoter le débat et couper le micro à ceux qui ne sont pas d’accord", a-t-il ajouté. Or, le député "ne croit pas qu’on puisse faire l’économie d’un débat de fond".

Sur le fond, justement, le député considère qu'avant de parler de cette possibilité, le "problème, c’est d’abord la réforme telle qu’elle nous est proposée. Ce qui apparaît dans le débat parlementaire, c’est que le gouvernement ne maîtrise pas sa réforme. Que c’est une mauvaise réforme, fondée sur des considérations financières".

"Une étude d'impact incomplète"

Boris Vallaud estime que l’étude d’impact de la réforme des retraites, un document qui doit éclairer la représentation nationale sur les tenants et aboutissants de la réforme, est très partielle et que "les cas types sont tronqués pour ne pas dire truqués". 

Interrogé sur l'obstruction pratiquée à coups d'amendements notamment par des députés La France Insoumise, le député PS a tenu à défendre le droit d'amendement, et estime qu'ils sont aussi l'occasion d'un débat de fond. "La première des obstructions", a-t-il insisté, "est dans une étude d’impact incomplète, et dans le choix par le gouvernement d’une procédure accélérée qui ne nous laisse pas le temps de travailler."