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Yanis Darras , modifié à
Le coordinateur de la France Insoumise, Manuel Bompard, était l'invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ "Les Echos". Le député des Bouches-du-Rhône est revenu sur l'utilisation du 49-3 pour faire adopter le projet de réforme des retraites, et sur les manifestations qui en découlent. "La responsabilité du gouvernement est engagée", estime-t-il.

Il devait y avoir vote, finalement, il y aura eu 49-3. Ce jeudi, la Première ministre Élisabeth Borne a déclenché une nouvelle fois, l'article 49-3 devant les députés, dans le cadre du projet de réforme des retraites, souhaité par le gouvernement. Un affront pour l'opposition, mais également pour une partie des Français. Plusieurs manifestations spontanées ont eu lieu un partout dans les villes de l'Hexagone, avec parfois, de la casse, à l'instar de Lyon où la mairie du 4e arrondissement a été dégradée

Mouvements citoyens

Pour Manuel Bompard, "Emmanuel Macron et le gouvernement prennent une très lourde responsabilité s'ils continuent de s'entêter" dans le déni, sur le sujet de la réforme des retraites. Sur le plateau du Grand Rendez-vous, le député des Bouches-du-Rhône considère que "face à ce passage en force, la mobilisation populaire, citoyenne, c'est la solution pour obtenir le résultat qu'on attend". 

"Je comprends la volonté d'un certain nombre de citoyens, qui, dans un cadre pas toujours organisé, se dit 'Non, on ne va pas se laisser faire sans réagir", poursuit le coordinateur de La France insoumise, soulignant que les débordements lors de ces rassemblements ne sont que "la très lourde responsabilité du gouvernement". 

Un processus démocratique respecté ? 

Car au micro d'Europe 1/CNews/Les Echos, Manuel Bompard l'assure : "Il n'y a pas eu une seule étape du processus démocratique" respectée au cours de l'examen du projet de loi de réforme des retraites. "

"D'abord parce que le gouvernement a choisi une méthode de débat à l'Assemblée nationale et au Sénat, un projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificatif, qui lui a permis de comprimer le temps des débats et donc de les interrompre à l'Assemblée nationale. Ensuite au Sénat, le gouvernement a eu recours à un vote bloqué pour empêcher les oppositions de continuer leur travail d'amendement. Et enfin, quand on est arrivé sur le vote final, le gouvernement est passé par un 49-3", souligne Manuel Bompard. 

Et de conclure : "Donc, si pour Bruno Le Maire (qui déclare que le processus démocratique a été respecté ndlr), c'est un processus démocratique normal, alors je dois dire que nous n'avons pas la même conception" du processus démocratique.