Macron 11:38
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Pauline Rouquette
Emmanuel Macron a prononcé sa huitième allocution depuis le début de la crise sanitaire, lundi soir depuis l'Élysée. Une allocution dont le volet politique s'inscrit, selon les analystes invités d'Europe 1 lundi soir, dans une dynamique de centre-droit, voire de droite, avec notamment la présentation des réformes de l'assurance-chômage et des retraites.
ANALYSE

Des annonces sanitaires, mais aussi politiques. "Ce discours était peut-être l'ossature du discours originel avant que ne débarque le variant Delta", analyse Jean Garrigues, historien et président du Comité d’histoire parlementaire. Invité d'Europe 1, lundi, pour commenter l'allocution du chef de l'État, celui-ci a notamment évoqué la deuxième partie du discours du président, portant davantage sur la reprise économique, les réformes, et "le calendrier plus ou moins flou de certaines réformes", qui seront engagées durant les huit derniers mois de son quinquennat.

Un discours de "centre-droit", voire "bien à droite", selon les autres invités d'Europe 1, le maire (LR) de Reims, Arnaud Robinet, ou encore le député Jean-Christophe Cambadélis.

"Dans la continuité de la politique libérale qu'il a menée jusqu'à présent"

"Sur l'aspect politique, j'ai vu et j'ai écouté un président de centre-droit", commente Arnaud Robinet, évoquant notamment le discours sur la réforme des retraites. "Il est difficile, en tant que Républicain, de s'opposer au discours sur les retraites", poursuit-il. "Nous demandions depuis des années un recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans. C'est la condition sine qua non pour sauver ce système par répartition", ajoute le maire de Reims. "Cette notion du travail, qui doit rapporter plus que les prestations sociales, ce sont des choses auxquelles on adhère. Il faut être objectif. Ce soir, je le dis, j'ai entendu un président de centre droit."

"C'est un discours de centre-droite, et je dirais même bien à droite sur ce qui est nécessaire pour la France", réagit à son tour le député Jean-Christophe Cambadélis. "Sa vision est une vision dans la continuité de la politique libérale qu'il a menée jusqu'à présent, avec la réforme de l'assurance-chômage et la réforme des retraites", poursuit-il.

"Une simplification abusive"

Des réformes qui touchent un peu plus la droite, mais avec, néanmoins, une jambe gauche, représentée par une partie de discours plus sociale, où sont évoquées la jeunesse et l'éducation avec, notamment, l'annonce d'un "revenu d'engagement" pour les jeunes sans emploi et formation. 

"Que l'esprit de ce discours soit un discours de centre-droit, ça paraît une évidence", relance l'historien Jean Garrigues, évoquant une cohérence politique et électorale. Toutefois, note-t-il, "les aspects régaliens, la sécurité, l'identité, l'immigration n'ont pas été du tout effleuré dans ce discours". Un décalage très net avec le discours du Rassemblement national, mais aussi d'une partie des Républicains, dit-il. "On voit donc bien qu'il reste quand même une différence et c'est pour cela que le maire de Reims parlait de centre droit'", insiste l'historien, selon qui on ne peut parler d'un discours de droite, ceci étant "une simplification abusive".