Relations avec l'Algérie, budget... Bruno Retailleau prend ses distances avec Emmanuel Macron sans rompre avec l'Élysée
Dans un entretien au «Figaro», le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau marque ses distances avec Emmanuel Macron, tout en refusant la rupture. Il critique la gestion des relations avec l’Algérie, défend une ligne ferme sur les finances publiques et souhaite faire entendre sa voix au sommet de l’État.
Dans un entretien accordé au Figaro, Bruno Retailleau précise son positionnement dans l'exécutif. Sans rompre avec le chef de l'État, le ministre de l'Intérieur prend toutefois ses distances.
"Pour être libre, il faut être craint"
S'il reste loyal à Emmanuel Macron, Bruno Retailleau marque de plus en plus sa différence. Sur les finances publiques, il défend un redressement ferme, mais rejette la suppression des jours fériés proposés par François Bayrou. "Travailler plus, oui, mais pour gagner plus", insiste le patron de LR.
Sur l'Algérie, le clivage est frontal. Le ministre de l'Intérieur dénonce l'échec de "la diplomatie des bons sentiments de l'Elysée" et juge la détention de Boualem Sansal comme une humiliation pour la France. Selon lui, il faudrait changer de ton et assumer un rapport de force.
Le message est clair, Bruno Retailleau ne veut plus de naïveté dans les relations bilatérales et souhaite faire entendre cette voix dès la semaine prochaine, lors d'un rendez-vous avec Emmanuel Macron.
"Pour être libre, il faut être craint", résume-t-il, citant le chef de l'État lui-même. Pas question pour autant d'appeler à sa démission. Bruno Retailleau refuse de fragiliser la fonction présidentielle. Quant à son propre départ du gouvernement, il n'en est pas question. "Ce serait offrir une victoire au régime algérien", explique-t-il.