La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, était l'invitée d'Europe Matin jeudi. 4:33
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Laura Laplaud avec AFP , modifié à
Au lendemain du rejet de l'abrogation de la réforme des retraites à 64 ans, Yaël Braun-Pivet était l'invitée d'Europe Matin jeudi. La présidente de l'Assemblée nationale est revenue sur les réactions des oppositions qu'elle qualifie d'"ahurissantes" et assure que "tout a été fait dans les règles".

Le camp présidentiel a remporté une victoire d'étape. Les députés ont supprimé mercredi en commission l'article-clé d'une proposition de loi, déposée par le groupe Liot, abrogeant le recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans. Les députés de la coalition de gauche Nupes ont fini par claquer la porte de la commission des Affaires sociales pour critiquer des "manœuvres". La cheffe du groupe LFI Mathilde Panot a réclamé une "pression populaire maximale le 6 juin", lors de la journée de mobilisation organisée par les syndicats.

"Il y a eu un vote, c'est démocratique"

Des réactions qualifiées "d'ahurissantes" par la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, invitée d'Europe Matin jeudi. "Je vais vous prendre une image très basique : un enfant lorsqu'il a perdu à un jeu de société, lance le jeu de société par terre, renverse la table et quitte la pièce en hurlant au scandale. C'est un peu ça qui s'est passé mercredi", a-t-elle affirmé au micro d'Europe 1 avant d'ajouter qu'un "vote, à scrutin public, a été très clair et a rejeté l'article 1. Après ce vote, il y a eu une scène de tumulte, et c'est en cela que c'est ahurissant parce qu'il y a eu un vote, c'est démocratique et on crie au déni de démocratie. C'est incompréhensible, c'est très mensonger et ça induit la population en erreur".

Élisabeth Borne a par ailleurs accusé les oppositions de mentir aux Français "en portant, avec la plus grande démagogie, un texte dont chacun sait ici, pertinemment, qu'il serait censuré par le Conseil constitutionnel".

"Ils jettent de l'huile sur le feu"

Les oppositions ont aussi dénoncé des "magouilles" pour empêcher un vote le 8 juin dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Des "mots graves" d'après Yaël Braun-Pivet. "Chacun doit prendre conscience qu'en utilisant ce type de vocabulaire, ils jettent de l'huile sur le feu et c'est dangereux. Dangereux pour le pays et la cohésion nationale", a-t-elle affirmé au micro d'Europe 1.

"Ils ont déposé des milliers de sous-amendements d'obstruction"

Les députés ont voté de justesse, par 38 voix contre 34, la suppression de l'article-clé de cette proposition de loi du groupe indépendant Liot. La plupart des élus LR ont joint leurs voix à celles de la majorité lors de débats aux allures de bataille rangée. "Ce qui s'est passé, c'est le strict respect de nos règles, de notre règlement et donc de la démocratie. Ils ont perdu un vote à la loyale, tout a été fait dans les règles", a-t-elle tranché. 

"Une fois qu'ils ont perdu le vote, ils ont déposé non pas des centaines, mais des milliers de sous-amendements d'obstruction. 3.162 amendements ont été déposés en l'espace de quelques minutes. Pour faire quoi ? Pour faire de l'obstruction caractérisée. Parce que si vous discutez deux minutes par amendement, ce qui est très rapide, vous arrivez à 105 heures de débats. Une fois qu'ils ont vu qu'ils avaient perdu le premier vote, leur objectif était d'empêcher le vote. Mais ça, nous ne pouvons pas le laisser faire et nous ne pouvons pas le tolérer", a conclu la présidente de l'Assemblée nationale.