Valérie Pécresse 2:25
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Michaël Darmon, édité par Romain David , modifié à
En Île-de-France, les trois candidats de gauche ont fusionné leurs listes pour tenter de renverser lors du second tour Valérie Pécresse, la présidente sortante, arrivée en tête du scrutin dimanche soir. Mais cet accord pourrait aussi décevoir quelques électeurs, car plusieurs engagements de campagne semblent avoir disparu dans la négociation.
DÉCRYPTAGE

La liste d'union de la gauche conduite par Julien Bayou (EELV) pour tenter de battre Valérie Pécresse au second tour du scrutin régional en Île-de-France a été déposée mardi matin en préfecture, a indiqué l'entourage de la tête de liste. Intitulée "Le rassemblement pour l'écologie et la solidarité", cette liste a été déposée quelques heures avant la limite (18h00) au surlendemain du premier tour qui a vu Julien Bayou (12,95%) devancer Audrey Pulvar (PS, 11,07%) et Clémentine Autain (LFI/PCF, 10,24%) dans une "primaire" de gauche très serrée.

Comme annoncé lundi dans l'accord de fusion, conclu après une nuit blanche et une douzaine d'heures de négociations, le secrétaire national d'EELV sera aussi tête de liste à Paris devant Audrey Pulvar. La suite de la liste parisienne offre une synthèse des trois listes avec Paul Vannier (LFI) en n°3, Laurence Abeille (EELV) en n°4, Maxime des Gayets (PS) en n°5, Céline Malaisé (PCF) en n°6 ou encore Jean-Marc Germain (PS) en 9e position.

Une (trop) courte avance pour Valérie Pécresse face au bloc de gauche ?

La présidente sortante Valérie Pécresse (Libres, ex-LR) est arrivée largement en tête au premier tour avec 35,94% des voix, devant Jordan Bardella (RN, 13,12%), Julien Bayou et Laurent Saint-Martin (LREM, 11,76%), autres candidats encore en lice au second tour. Mais "si on pense que ce rassemblement peut créer une dynamique, alors rien n'est joué", a affirmé lundi Clémentine Autain pour qui Valérie Pécresse "n'a aucune réserve" de voix, alors que Jordan Bardella se maintient au second tour.

Si on additionne les scores obtenus dimanche, cela fait environ 34% de voix pour cette coalition vert-rose-rouge. Pas loin, donc, des 35,94% obtenus par Valérie Pécresse. Est-ce que la présidente sortante doit s'en inquiéter ? Dans les deux camps, il y a des réserves de voix et des dynamiques. Par exemple, Valérie Pécresse a fait des bons scores dans des villes tenues par des socialistes comme Saint-Denis.

Une fusion susceptible de chagriner certains électeurs

Durant toute la campagne à gauche, l'union a fonctionné et était annoncée. C'est donc sans surprise et surtout sans difficulté que l'écologiste Julien Bayou dirige la liste fusionnée avec la socialiste Audrey Pulvar et Clémentine Autain, la députée de la France insoumise. Mais derrière cette union électorale, des indicateurs plus fins laissent présager des difficultés. Sur le plan des programmes, par exemple, on ne parle plus de la gratuité des transports voulue par les socialistes et les écologistes ne portent plus la fermeture de l'aéroport du Bourget.