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avec AFP , modifié à
La piste d'une réforme des retraites via le budget de la Sécurité sociale "n'a pas été écartée" lundi lors d'une réunion au ministère du Travail avec les syndicats, qui ont enjoint au gouvernement d'éviter un "passage en force" qui mettrait "le feu dans le pays". L'exécutif "nous trouvera sur sa route", prévient le chef de file de Force ouvrière.

Dialogue de sourds au ministère. Invités à discuter du dernier rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) publié la semaine dernière, les syndicats n'ont pu que constater leurs désaccords avec un Olivier Dussopt suspecté de "noircir la perspective financière pour légitimer une mesure qui interviendrait rapidement", selon Yvan Ricordeau, négociateur attitré de la CFDT.

"Ne mettons pas le feu dans le pays"

Au contraire, "il n'y pas le feu dans le système de retraite, donc ne mettons pas le feu dans le pays sur cette question", a-t-il dit. Une position partagée par toutes les organisations présentes. "Il n'y a pas péril en la demeure", affirme ainsi Catherine Perret au nom de la CGT, qui menace par avance de "couper immédiatement toute discussion avec le gouvernement" et de "rentrer dans la confrontation sociale" si une réforme des retraites était intégrée au prochain budget de la Sécurité sociale.

A une semaine de la présentation du projet de loi, "cette piste, y compris avec passage par le 49-3, n'a pas été écartée", indique Cyril Chabanier. Pour le leader de la CFTC aussi, un tel "passage en force" mettrait "fin aux concertations" et déboucherait "sur un conflit qui irait sûrement dans la rue".

Un avertissement "clair et précis" pour le gouvernement

L'exécutif "nous trouvera sur sa route", prévient Michel Beaugas, chef de file pour Force ouvrière, qui "appellera à la manifestation et certainement à la grève" pour contrer un éventuel recul de l'âge légal ou de la durée de cotisation. "S'ils s'entêtent, il y aura des réactions extrêmement fortes", prédit son homologue de l'Unsa, Dominique Corona, souhaitant que le gouvernement "entende cet avertissement fort, clair et précis".

Ce ne semble pas être le cas pour le moment. "On a senti qu'Olivier Dussopt rôdait les éléments de langage pour passer une mesure rapidement", avance le numéro un de la FSU, Benoît Teste. Le patron de la CFE-CGC, François Hommeril, fait la même lecture : "Le ministre nous dit que les déficits à venir vont être terrifiants, et que le seul moyen de les affronter, c'est de demander aux salariés de travailler plus longtemps".