Emmanuel Macron a finalement décidé d’éviter un scrutin à haut risque jeudi à l’Assemblée nationale en brandissant le 49.3. 1:56
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Arthur de Laborde, édité par Laura Laplaud , modifié à
Craignant de voir sa réforme des retraites rejetée, Emmanuel Macron a finalement décidé d’éviter un scrutin à haut risque jeudi à l’Assemblée nationale en brandissant le 49.3. S'il est peut-être encore un peu tôt pour parler véritablement de crise politique, ce passage en force va laisser des traces.

La Première ministre Élisabeth Borne a eu recours au 49.3 jeudi pour faire passer la réforme des retraites à l'Assemblée nationale. Une décision qui a déclenché ce que la gauche et la droite appellent une situation de "chaos". Le gouvernement peut-il tomber ? C'est un scénario qui n'est pas exclu. Une motion de censure peut encore à la fois empêcher l'adoption de la réforme et renverser le gouvernement.

Une motion de censure va-t-elle aboutir ?

Toutefois, parmi celles déposées par les différentes oppositions, une seule semble avoir une maigre chance d'aboutir, celle du groupe centriste Liot. Un texte consensuel qui pourrait rassembler large mais qui, à ce stade, ne semble pas en mesure de recueillir une majorité de voix.

Élisabeth Borne affaiblie

Élisabeth Borne est considérablement affaiblie par la séquence. La Première ministre avait fait du compromis son fil rouge à Matignon. Résultat, l'ensemble des syndicats défilent contre la réforme et l'accord qu'elle a noué avec les Républicains n'a pas porté ses fruits à l'Assemblée. Si bon nombre d'opposants l'appellent déjà à la démission, sa place à Matignon divise aussi la macronie.

Emmanuel Macron, le grand perdant ?

Ce 49.3 est un aveu de faiblesse. Le Président n'a jamais su convaincre du bien-fondé d'une réforme qu'il avait pourtant placée au cœur de sa campagne de réélection. Désormais, le chef de l'État semble avoir face à lui que de mauvaises options. Continuer sans rien changer. Remanier ou dissoudre, mais avec quels résultats ? Au-delà du camp présidentiel, les divisions au sein des Républicains et le chaos instauré à l’Assemblée par les députés de la Nupes laissent penser que peu de groupes sortiront indemnes après ce fiasco politique sur la réforme des retraites.