Olivier Marleix était l'invité d'Europe 1 ce vendredi matin. 3:21
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Yanis Darras , modifié à
Olivier Marleix, président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale et député d'Eure-et-Loir, était l'invité d'Europe 1 ce vendredi matin. Au micro de Dimitri Pavlenko, le Républicain est revenu sur le projet de réforme des retraites proposé par le gouvernement. Une réforme soutenue par la droite, et qui doit permettre "de protéger la retraite par répartition", juge-t-il. 

Recul de l'âge de départ légal de 62 à 64 ans, amélioration des systèmes de départ anticipés selon la pénibilité, augmentation des pensions minimales pour les carrières complètes... Le gouvernement a présenté ce mardi son projet de réforme des retraites. Une réforme essentielle pour Olivier Marleix, président des Républicains à l'Assemblée nationale. 

 

Défendre ses "convictions"

"Il faut travailler, tous collectivement, un peu plus, sinon le pays s'appauvrit", a-t-il expliqué au micro d'Europe 1. Pour le député LR d'Eure-et-Loir, pas de doutes : "Il faut redresser le pays et c’est par le travail qu’on y arrivera". Pourtant, l'opinion publique semble peu convaincue par l'utilité de travailler plus longtemps. Selon un sondage de l'Institut Montaigne publié ce vendredi dans le journal Le Parisien, près de 93% des actifs sont contre un report de l'âge légal du départ à la retraite de 62 à 64 ans. Et dans l'ensemble de la population, l'opposition reste forte, y compris chez les sympathisants Républicains, qui s'y oppose à hauteur de 61% dans un sondage Odoxa-Agipi pour Challenges, publié ce lundi. 

Pourtant, la droite soutiendra le projet. "Il faut qu'on ait le courage de défendre cette conviction qu'on a toujours portée par le travail" et "je pense que c'est une conviction qui est très largement partagée", insiste Olivier Marleix. Et d'ajouter : "Il serait totalement incohérent de notre part de refuser d'entrer dans une logique de soutien", à la réforme, alors que le parti des Républicains prône depuis plusieurs années pour un allongement du temps de travail, et pour une rigueur budgétaire. 

La réforme de Mitterrand pointé du doigt

"Si notre pays c'est appauvri depuis 40 ans, c'est parce que François Mitterrand (Président de la République de 1981 à 1995) a fait cette réforme des retraites passant l'âge de départ légal de 65 ans à 60 ans. Pourtant, on dit que chaque année de cotisations en moins coûte 10 milliards d'euros. Donc, quand on est passé de 65 à 60 ans, ça voulait dire que cela représentait un coût annuel de 50 milliards d'euros. Et maintenant, ça fait 50 milliards chaque année, depuis 40 ans. Vous imaginez la facture?" s'indigne le président des députés LR. 

"Donc cette réforme signifiait plus de cotisations, donc moins de compétitivité pour nos entreprises, moins de pouvoir d'achat pour les salariés et moins de retraites versées. Au bout du compte, c'est un appauvrissement général du pays", conclut-il au micro d'Europe 1.

Désormais, le projet de loi des réformes des retraites du gouvernement doit arriver autour du 30 janvier prochain, estime une source parlementaire à Franceinfo. Mais les députés n'examineront le texte qu'à partir du 6 février prochain et auront moins d'une vingtaine de jours pour débattre autour du projet, le gouvernement ayant fait le choix de présenter sa réforme dans un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale.