Malgré un discours homogène devant les caméras, hors champ, certains ministres s'inquiètent de l'opposition des Français à la réforme. (Illustration) 1:29
  • Copié
Jacques Serais, édité par Yanis Darras , modifié à
Présentée dès le début du mois de janvier, la réforme des retraites continue d'attiser l'opposition d'une large majorité des Français et des syndicats. Si ni le président ni le gouvernement ne veulent reculer sur le sujet après l'importante mobilisation du 19 janvier devant les caméras, en dehors de la scène médiatique, certains membres du gouvernement s'inquiètent.

La rue aura-t-elle raison de la réforme des retraites ? Après une première journée de mobilisation le 19 janvier dernier, qui a réuni plus d'un million de personnes dans les rues selon le gouvernement, et près de deux millions selon la CGT, les membres de l'exécutif se questionnent.

Si Emmanuel Macron ne fixe aucun seuil de manifestants à partir duquel il serait prêt à revoir sa position, certains ministres sont moins catégoriques et affichent une certaine inquiétude hors micro. "Je crains qu’il y ait de plus en plus de monde" confesse un ministre du gouvernement.

"Il faut tenir dans le temps"

"Le risque", toujours selon ce membre du gouvernement, "c’est que cette réforme des retraites se finisse comme le Contrat première embauche, CPE". Un projet qui devait créer un contrat à durée indéterminée et à destination des moins de 26 ans mais qui en avril 2006, face à l’importante mobilisation de lycéens et d’étudiants, a été abandonné par le Premier ministre de l’époque, Dominique de Villepin. Le projet de loi avait été retiré seulement deux mois après son adoption au Parlement.

D’où cette analyse d’un autre poids lourds de la Macronie : "Qu’on le veuille ou non, la bataille se joue aujourd’hui dans la rue et pas au Parlement". Et les appels à la grève qui se multiplient, notamment à la SNCF pour les 7 et 8 février prochains, toucheront les Français en pleine période de vacances scolaires, ce qui ne va pas pour rassurer ce député de la majorité : "Maintenant, il faut tenir dans le temps", conclut-il.