Ravier, maire FN de secteur à Marseille, lâché par ses deux premiers adjoints

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avec AFP
Les deux premiers adjoints de Stéphane Ravier, sénateur-maire FN des 13e et 14e arrondissements de Marseille, dénoncent les méthodes "dictatoriales" de l'édile.

Les deux premiers adjoints au maire d'arrondissement FN de Marseille Stéphane Ravier ont annoncé vendredi leur démission entendant dénoncer les méthodes "dictatoriales" de l'élu d'extrême-droite. "C'est une gestion catastrophique ! Stéphane Ravier, c'est le capitaine du navire qui nous mène à la catastrophe", a déclaré Antoine Maggio, 2e adjoint au maire des 13e et 14e arrondissements, chargé notamment du logement social.

Multiplication des démissions. Il avait auparavant, tout comme sa mère, la 1e adjointe Marie Mustachia, chargée des Finances, annoncé sa démission de son poste d'adjoint au site d'informations locales Marsactu. Les deux élus gardent en revanche leurs sièges au conseil municipal et à la métropole, où ils rejoindront les bancs des non-inscrits. Ceux-ci se sont garnis ces derniers mois dans la mairie frontiste des quartiers nord, qui a connu plusieurs épisodes de tensions. En juillet, deux adjoints, René Annibaldi aux Sports et Paul-Louis Rabia aux Anciens combattants, avaient déjà jeté l'éponge, l'un affirmant notamment que Stéphane Ravier lui devait de l'argent, l'autre disant être tenu à l'écart des décisions.

"Une gestion autocratique". Stéphane Ravier a "une gestion autocratique, les élus ne servent qu'aux petites besognes : distribuer le courrier municipal dans les boîtes aux lettre ou coller des affiches", se désole Antoine Maggio. "On va finir comme Toulon, Vitrolles ou Marignane", villes du sud-est gérées par le FN au milieu des années 1990, ajoute cet ancien marin de la SNCM, qui n'a pas renouvelé son adhésion au Front National. Il précise qu'il avait fait acte de candidature pour les législatives, mais n'a pas été retenu par le parti pour l'investiture.

"Les aléas de la vie politique". Adjointe aux Finances et à la Solidarité, Marie Mustachia affirme avoir été "mise à l'écart de tout" : "je n'avais pas le droit de parole, je n'avais pas les dossiers, et je ne recevais plus de courrier" d'administrés. "Il a mis en place un fonctionnement dictatorial : il décide de tout", ajoute l'élue, qui explique avoir rendu sa carte du parti. Sollicité vendredi soir, le sénateur-maire n'a pas donné suite. Interrogé en juillet sur les précédentes défections, il avait laconiquement indiqué : "ce sont les aléas de la vie politique, cela arrive dans toutes les familles politiques".