Quelle présidente la candidate Le Pen serait-elle ?

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Marine Le Pen est finaliste de l'élection présidentielle. © JOEL SAGET / AFP
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La présidente du FN a remporté la première partie de son pari en se qualifiant pour le second tour de la présidentielle. Elle reste donc en lice pour s’installer à l’Elysée.

Il reste une étape à franchir pour Marine Le Pen avant d’accéder au pouvoir suprême. La marche semble haute pour celle qui est arrivée à la deuxième place du premier tour de l'élection présidentielle, dimanche soir, mais l’hypothèse de voir la présidente du FN à l’Elysée existe bel et bien. Comment et avec qui gouvernerait Marine Le Pen ? Eléments de réponse.

  • Une présidente "sans ascenseurs à renvoyer"

Quelle présidente serait Marine le Pen ? Difficile à dire, la candidate ayant été fort peu prolixe sur le sujet durant la campagne présidentielle. Une chose est sûre, elle compte faire de son inexpérience une force. "Je comprends certains qui ont un doute, quand quelqu'un n'a jamais exercé le pouvoir", disait-elle sur Europe 1 en septembre 2016. "Mais je n'ai pas d'ascenseur à renvoyer à quiconque, je n'ai pas 'dealé' avec les uns et les autres. Cette position-là me permet d'être juste dans la manière dont je vais exercer le pouvoir", assurait-elle.

Par ailleurs, la nature même du Front national, parti ultra-centralisé obéissant au culte du chef, donne une idée de l’exercice du pouvoir qui pourrait être celui de Marine Le Pen. Présidente de la République, la candidate devrait être à la manœuvre sur toutes les décisions, et un certain autoritarisme n’est pas à exclure. Fin février à Nantes, elle avait ainsi menacé à demi-mots les fonctionnaires et surtout les magistrats qui se montreraient hostiles.

  • Un gouvernement de fidèles… et d’ouverture ?

Sous sa présidence, Marine Le Pen a permis à plusieurs personnalités d’émerger. Et si elle avait un gouvernement à composer, ce serait sans nul doute avec la plupart de ces fidèles. Au premier rang desquels Florian Philippot, vice-président du FN, omniprésent dans les médias, et qui impulse la stratégie politique de sa patronne depuis de longues années. L’homme a déjà fait acte de candidature pour Matignon, mais aussi pour un ministère régalien. En cas de victoire de Marine Le Pen, il obtiendra à coup sûr un poste.

Idem pour David Rachline, le directeur de campagne de 29 ans, omniprésent depuis plusieurs mois auprès de la candidate. Nicolas Bay, Gilbert Collard, Sophie Monthel ou encore Steeve Briois pourraient également obtenir un ministère. En revanche, ni Louis Aliot, compagnon de Marine Le Pen, ni Marion Maréchal - Le Pen, sa nièce, ne feront partie d’un éventuel gouvernement. "La vraie question, c'était de dire que les Français ont exprimé leur désaccord avec les liens familiaux qui peuvent exister en politique", avait-elle estimé dans Femme Actuelle fin mars. "J'ai entendu ce qu'ils ont dit, et par conséquent, pas plus que mon compagnon Louis Aliot ne sera ministre dans mon gouvernement, Marion ne pourrait l'être non plus", avait-elle insisté.

Mais Marine Le Pen pourrait également choisir d’ouvrir son gouvernement à des non-membres du FN. Pendant la campagne, la présidente du FN a lancé des appels plus ou moins marqués à des personnalités telles que Nicolas Dupont-Aignan, Philippe de Villiers ou même Henri Guaino, l’ancienne plume de Nicolas Sarkozy. Reste à savoir s’ils accepteraient de faire partie de l’aventure.

  • La priorité nationale et la sortie de l’Europe, premiers chantiers

Si elle est élue, Marine Le Pen aura deux priorités, la… priorité nationale et la sortie de l’Union européenne. A chaque fois, la présidente du FN a prévu de redonner la parole au peuple via des référendums. Le premier portera sur une révision de la constitution comprenant, outre la priorité nationale sur la plan économique, la suppression des régions et des intercommunalités, la réduction du nombre de parlementaires ou encore l’introduction de la proportionnelle. Vaste programme.
 
 Parallèlement, Marine Le Pen préparera, sur fond de rétablissement des frontières et de "moratoire" sur l’immigration, un second référendum sur la sortie de la France de l’Union européenne et par conséquent de la Zone euro.  Un retour au franc qui inquiète bon nombre de Français. La présidente du FN s’est donnée six mois pour organiser cette consultation populaire. Et elle a déjà prévu qu’en cas de rejet, elle quitterait tout bonnement le pouvoir.  Pour, au final, le mandat le plus court de l’histoire ?