Didier Lallement est réputé pour ses méthodes brutales et sa parole sans filtre (photo d'illustration). 1:09
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Hadrien Bect, édité par Margaux Baralon , modifié à
Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, s'est attiré de vives critiques vendredi après avoir fait un lien entre les admissions en réanimation et le non respect du confinement. Tandis que l'on réclame sa démission dans l'opposition, de l'extrême droite à l'extrême gauche, sa brusquerie agace jusqu'au plus haut sommet de l'Etat. 

Un préfet de police devrait-il dire ça ? Vendredi, Didier Lallement s'est attiré de vives critiques après avoir, le matin même, fait un lien entre les admissions en réanimation et le non respect du confinement. "Ceux qui sont aujourd'hui hospitalisés, ceux qu'on trouve dans les réanimations, ce sont ceux qui, au début du confinement, ne l'ont pas respecté", a-t-il déclaré lors d'une séquence filmée, qui a rapidement provoqué l'indignation sur les réseaux sociaux et dans la classe politique.

De l'extrême droite à l'extrême gauche, les demandes de démission ont fusé. Dans la majorité et jusqu'au plus haut sommet de l'État, ses propos ne passent pas. "C'est le dérapage de trop, et ce n'est pas le moment", s'agace un conseiller ministériel. Christophe Castaner lui-même s'est expliqué au téléphone avec Didier Lallement. "Ses propos sont inexacts", lâche son entourage.

 

"C'est une erreur, je la regrette"

À tel point que le préfet a dû rapidement s'excuser. Via un communiqué, d'abord. Puis de vive voix. "Sur le fond, cela est faux. Mais au-delà de l'inexactitude, c'est une erreur et je la regrette. Je sais avoir heurté de nombreuse personnes qui ont des proches en réanimation, à l'hôpital, ou qui ont perdu récemment un des leurs", a-t-il déclaré. 

Adepte de la manière forte, Didier Lallement avait déjà fait polémique après avoir répondu à une femme "gilet jaune" qu'ils "n'étaient pas dans le même camp". Cette fois, sa sortie lui a valu d'avaler son chapeau, ce qui n'arrive pas souvent, selon l'un de ses anciens collaborateurs. "C'est bien la première fois que je le vois s'excuser..."