Prisons : le gouvernement prêt à examiner des "mesures indemnitaires spécifiques" pour le personnel

Mardi signe le neuvième jour du plus grand mouvement de blocage des prisons depuis 25 ans.
Mardi signe le neuvième jour du plus grand mouvement de blocage des prisons depuis 25 ans. © AFP
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avec AFP , modifié à
Pour le Premier ministre, il s'agit de "compenser un certain nombre de charges qui sont spécifiques aux surveillants pénitentiaires". 

Le gouvernement est prêt à examiner des "mesures indemnitaires spécifiques et ciblées" en faveur du personnel pénitentiaire, a déclaré mardi Édouard Philippe, au neuvième jour du plus grand mouvement de blocage des prisons depuis 25 ans.

"C'est une manière d'améliorer l'attractivité des métiers pénitentiaires. C'est une manière de compenser un certain nombre de charges qui sont spécifiques aux surveillants pénitentiaires", a souligné le Premier ministre devant l'Assemblée nationale. Édouard Philippe, qui s'exprimait à la place de la ministre de la Justice Nicole Belloubet, retenue par les négociations avec les organisations syndicales, a consenti que "le malaise est réel".

Des recrutements accélérés pour réduire les vacances des postes. Mardi peu avant 10h, les surveillants refusaient de prendre leur service dans 14 établissements tandis que des barrages interdisaient l'entrée des personnels dans 34 prisons. "Nous devons témoigner notre solidarité à l'égard des agents", a dit le Premier ministre sous les applaudissements. Édouard Philippe a ensuite rappelé les propositions du gouvernement lors des discussions en cours. "Nous allons accélérer les recrutements pour réduire les vacances des postes, avec 1.100 emplois supplémentaires sur une durée de quatre années", a indiqué le Premier ministre, en remarquant qu'"ouvrir les postes est sinon simple, du moins moins difficile que de les pourvoir".

"On attend les actes", a répondu un député de droite. "Nous sommes très favorables à ce que le Parlement évalue le dispositif législatif actuellement en vigueur sur les fouilles des détenus", a-t-il poursuivi. "Concernant les détenus les plus radicalisés, qui sont souvent les plus violents, nous souhaitons à la fois mettre en place des unités totalement étanches pour les prendre en charge, mais aussi améliorer les équipements de sécurité à disposition des surveillants", a déclaré le Premier ministre, qui répondait à une question du député (LR) des Bouches-du-Rhône Guy Teissier. "On attend les actes", a lancé un député sur les bancs de droite à la fin de la réponse du Premier ministre.

Des traitements spécifiques pour les surveillants au contact de détenus radicalisés. Interpellé par le co-président des députés UDI-Agir Jean-Christophe Lagarde, Édouard Philippe s'est dit aussi "favorable" au traitement spécifique de "celles et ceux des gardiens de prison qui sont au contact des détenus les plus violents".  "Ceux-là subissent des sujétions particulières, c'est l'évidence, ceux-là doivent être accompagnés d'une manière particulière", a-t-il estimé. "Ce sera l'objet des discussions que Mme la Garde des Sceaux va conduire avec les organisations syndicales", a-t-il dit.