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Louis de Raguenel, édité par Manon Fossat
Les dates de l'élection présidentielle 2022 sont connues depuis mardi et seront annoncées solennellement la semaine prochaine. Le premier tour du scrutin se tiendra le dimanche 10 avril, tandis que le deuxième tour aura lieu le 24 avril. Un choix qui a été minutieusement étudié par le chef de l'Etat et qui suscite déjà la polémique. 

Le second tour des élections régionales n’a pas encore eu lieu, et on connait déjà la date des deux tours de l’élection présidentielle. Elle aura lieu les 10 et 24 avril 2022. Deux dates qui doivent encore être officialisées la semaine prochaine en Conseil des ministres et que le chef de l'Etat n'a pas choisi au hasard. Emmanuel Macron avait en effet le choix entre trois dates, mais toutes présentaient des inconvénients.

Le choix d'une campagne très courte

La première option était celle d'une élection très tôt avec un premier tour le 10 avril, et un second tour, le 24, c’est-à-dire au milieu des vacances scolaires des trois zones. La deuxième option était celle d'un premier tour le 17 avril, mais dans ce cas, le second tour serait tombé le 1er mai, jour de la fête du travail et de ses cortèges habituels. La troisième option enfin, était celle d'un premier tour le 24 avril. Mais cela aurait alors porté le second tour au 8 mai, soit un autre jour férié, avec en plus une date limite au niveau des délais réglementaires, ce qui aurait pu provoquer des recours. 

D'autant que le président ne choisit pas comme il veut la date de l'élection présidentielle. Le premier tour doit impérativement avoir lieu entre 20 et 35 jours avant la fin officielle du quinquennat, qui se terminera le 13 mai 2022. Mais en optant pour la première possibilité, celle d’une élection les 10 et 24 avril 2022, Emmanuel Macron envoie tout même un signal : il a fait le choix d’une campagne très courte.

Une annonce qui passe mal

Toujours est-il que l'annonce de ces dates entre les deux tours des élections régionales a provoqué la crispation chez plusieurs responsables politiques. Sur Europe 1 mercredi matin, le président sortant des Hauts-de-France et candidat à sa succession, Xavier Bertrand, a notamment dénoncé une "indiscrétion gouvernementale organisée". "Cette information sur la date de la présidentielle n'est pas arrivée par hasard. Vous ne pensez pas que cette indiscrétion gouvernementale aurait pu attendre lundi ou mardi ?", s'est-il interrogé. Tout ça participe à l'abstention parce qu'on est en train de nous dire que le deuxième tour des régionales n'est pas si important que ça", a-t-il estimé.

De son côté la dirigeante du Rassemblement national, Marine Le Pen, a souhaité que les dates envisagées en avril, qui coïncideront en partie avec les vacances de printemps, soient "changées". Elle craint notamment une démobilisation semblable aux élections régionales, où le taux d'abstention a atteint un record en s'élevant dimanche à 66,72% pour le premier tour du scrutin. Plusieurs cadres du Rassemblement national ont lié la faible participation au premier tour des régionales au mauvais résultat du parti, qui a chuté de 9 points par rapport à 2015 et n'est en tête que dans une seule région au lieu de six.

Marine Le Pen a également déploré "un défaut total d'informations sur la tenue même de ces élections" et "des erreurs logistiques majeures" dans l'acheminement des professions de foi, "comme si en quelque sorte le gouvernement organisait cette abstention plutôt que de souhaiter lutter contre elle".