Retraites : pour Bruno Retailleau, la conférence de financement est "une mauvaise piste"

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Ugo Pascolo , modifié à
Au micro du "Grand journal du soir" d'Europe 1 mardi, le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau a estimé que l'âge pivot était primordial dans la réforme des retraites. 
INTERVIEW

Faut-il mettre en place une conférence de financement du système des retraites, comme le souhaite le patron de la CFDT Laurent Berger ? Pas selon Bruno Retailleau, qui estime au micro d'Europe 1 qu'il s'agit d'"une mauvaise piste". Invité du Grand journal du soir d'Europe 1 mardi, le président du groupe LR demande au gouvernement de tenir bon sur l'âge pivot, pomme de discorde du conflit sur la réforme des retraites, quelques heures après que le Premier ministre ait accepté d'en discuter avec les syndicats lors d'une réunion qui doit se tenir vendredi.

"Une réforme avec le point au bout sans équilibre financier, c'est une catastrophe"

"Le système à points peut être le meilleur ou le pire. La valeur du point influencera sur le niveau des pensions, et la seule façon de la maintenir, c'est d'avoir un régime équilibré", estime Bruno Retailleau. "Or, si vous faites une réforme systémique et vous remettez les mesures paramétriques, qui font l'équilibre du système, à demain, vous faites l'inverse de ce que tous les pays européens qui ont adopter un système à points ont fait", rappelle-t-il.

Si Édouard Philippe a réaffirmé ce mardi que "l'équilibre du système doit être garanti", Bruno Retailleau ne voit pas comment il compte y parvenir sans l'âge pivot. Reprenant l'exemple du fond de solidarité vieillesse qui sera déséquilibré jusqu'à "17 milliards d'euros en 2025, puis de 8 milliards supplémentaires chaque année", le président du groupe LR au Sénat affirme qu"'une réforme avec le point au bout sans équilibre financier, c'est une catastrophe". Bruno Retailleau estime que la suppression de l'âge pivot pourrait "appauvrir les retraités de demain". 

"C'est Emmanuel Macron qui nous a mis dans le pétrin"

Quant à savoir, au soir du 34ème jour de conflit sur la réforme des retraites, qui est responsable de l'enlisement, Bruno Retailleau répond sans hésiter : "c'est Emmanuel Macron qui nous a mis dans le pétrin". "'Pendant la campagne présidentielle, c'est lui qui a dit qu'il ne toucherait pas aux 62 ans [l'âge de départ légal à la retraite, ndlr] et là il y a l'âge pivot. Les Français ne comprennent pas, les syndicats non plus". "Le gouvernement et Emmanuel Macron sont co-responsables, avec un certain nombre de syndicats extrémistes, du bazar en France, et c'est à eux de nous dire comment il compte nous tirer d'affaire", tacle-t-il.

Continuant sur le même ton, Bruno Retailleau s'en est ensuite pris à l'universalité du nouveau système de retraites voulu par le gouvernement : "Je vois bien que cette réforme est complètement déchiquetée, elle n'a plus rien d'universelle. Au fil du temps, on achète des catégories, comme les militaires, routiers, employés du gaz, etc. Et les régimes spéciaux vont se multiplier."