Régionales : Jean-Marie Le Pen n'exclut plus de se présenter en Paca

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Antonin André et L.H. avec AFP , modifié à
Le co-fondateur du FN a agité lundi l'épouvantail d'une candidature aux régionales en Paca contre sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen. 

Qu'il est loin ce 13 avril 2015, où il renonçait dans un communiqué à sa candidature en Provence-Alpes-Côte d'Azur au profit de sa petite-fille. Jean-Marie Le Pen a agité lundi l'épouvantail d'une candidature aux régionales en Paca contre sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen, surfant sur une fronde locale et faisant craindre l'ouverture d'un deuxième conflit familial au Front national.

Des élus frondeurs en Paca. Cette idée d'une candidature de Jean-Marie Le Pen est partie du terrain, plus précisément des Bouches-du-Rhônes, où plusieurs élus fidèles au patriarche et très critiques à l'encontre de son ennemi juré, Florian Philippot, ont été écartés des listes pour les régionales, voire exclus du FN. Ces frondeurs s'organisent et commencent à constituer des listes. "Nous ne sommes pas des mutins", se défend pourtant Laurent Comas, conseiller régional FN sortant, interrogé par Europe 1. "Les vrais dissidents, en réalité, ce sont Florian Philippot, Gilbert Collard, qui ont en quelque sorte tiré profit de Jean-Marie Le Pen". Quant à Marion Maréchal-Le Pen, "au demeurant fort sympathique, elle fait passer sa carrière avant celle de celui qui lui a permis d'être députée. C'est extravagant", ajoute-t-il.

"Rien n'est exclu". Jean-Marie Le Pen observe tout cela avec une certaine gourmandise. "Il y a un grand trouble dans la région Paca, où de nombreux militants me sont restés fidèles", affirme-t-il à Europe 1. "On me lance un appel, j'y réfléchis. Rien n'est exclu". Un revirement, car malgré sa suspension en tant que président d'honneur du FN, malgré les procès intentés au parti et à sa présidente de fille, Marine Le Pen, et au-delà de quelques piques sur la jeunesse de "Marion", Jean-Marie Le Pen était resté jusqu'à aujourd'hui de marbre concernant les régionales : pas de candidature, affirmait-il encore à l'AFP vendredi 10 juillet.

Marion Maréchal-Le Pen a contre-attaqué mardi sur France Info, en rappelant à son grand-père un communiqué d'avril dans lequel il demandait de soutenir sa candidature. "Je sais que Jean-Marie Le Pen est un homme de parole, je suis sûr qu'il ne reviendra pas sur ses paroles", a déclaré la députée du Vaucluse.

"Ça serait un spectacle effrayant".En coulisses, l'hypothèse d'une candidature de Jean-Marie Le Pen inquiète pourtant certains soutiens de Marion Maréchal-Le Pen s'inquiètent. "Ça serait un spectacle effrayant. Au premier tour, on peut perdre des voix. Il a un électorat, une influence, c'est une bête politique", dit l'un d'eux à l'AFP, comme sonné à l'idée d'une telle éventualité. "Pfiou..." commence un autre. "J'avais dit à Marion qu'il allait nous faire ce coup-là". 

Frédéric Boccaletti, directeur de campagne de la petite-fille Le Pen, conteste lui l'ampleur de la fronde. "On verra qui est candidat au final. Il ne faut pas qu'on rentre dans ce jeu-là. Et Jean-Marie Le Pen m'a appris une chose, c'est qu'il ne faut pas faire de prévisions sur ce qui peut être un handicap ou un atout" pour une campagne.