Emmanuel Macron 1:27
  • Copié
Louis de Raguenel , modifié à
Alors que des rassemblements contre l'extension du pass sanitaire ont émaillé la France samedi, le gouvernement observe ce phénomène d'opposition avec attention. La crise des "gilets jaunes" est toujours dans les esprits, surtout à moins d'un an de la présidentielle.
DÉCRYPTAGE

La pression des opposants à l'extension du pass sanitaire semble se faire de plus en plus forte, même si un sondage Ipsos pour Le Parisien montre que deux tiers des Français soutiennent cette mesure. Samedi, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé à travers la France, tandis que plusieurs élus ont fait l'objet de menaces verbales ces derniers jours. Vendredi, la permanence du président LREM de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a été envahie par une quinzaine de manifestants anti-vaccin. L’exécutif reste très attentif à ces débordements, dans la crainte d'une nouvelle crise sociale et politique, plus de deux ans après les manifestations des "gilets jaunes".

Au lendemain de l’annonce de l’extension du pass sanitaire par Emmanuel Macron, l’exécutif s’est d’abord réjoui de l’explosion des inscriptions sur le site Doctolib pour se faire vacciner, mais depuis plusieurs jours, avec notamment la dégradation de certains centres de vaccination et les menaces contre des élus pro-vaccination, l’exécutif fait de plus en plus attention aux "signaux faibles" envoyés par les Français hostiles au pass sanitaire. 

Accroître la surveillance des permanences des députés

Preuve que l'exécutif scrute de très près ce phénomène de rejet : vendredi soir, une note qu'Europe 1 a pu consulter a été envoyée à tous les ministres par le SIG, le service d’information du gouvernement. Cette note dresse un état lieux de toutes les manifestations contre le pass sanitaire, avec des estimations de mobilisation. Les services de l'Etat prévoyaient alors plus de 80 manifestations pour samedi. 

Vendredi soir également, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a envoyé un télégramme aux préfets pour leur demander d’accroître la surveillance des permanences des députés. Même si pour le moment le nombre de manifestants n’est pas extrêmement important, le gouvernement prend désormais le risque très au sérieux, car il n’est pas question de rallumer la flamme des "gilets jaunes" à quelques mois de la présidentielle.