Les députés insoumis ont déposé quelque 19.000 amendements en commission spéciale. 1:23
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Claudia Bertram édité par Antoine Cuny-Le Callet
Le marathon parlementaire se poursuit sur la réforme des retraites. Comme prévu, les députés de la commission spéciale ont toutes les peines du monde à examiner le projet, alourdi par 22.000 amendements. La guérilla parlementaire n’est pas prête de faiblir, la gauche compte utiliser tout l’arsenal à sa disposition.

Après les cortèges dans la rue ou les négociations avec les partenaires sociaux, les députés d'opposition mènent la bataille contre la réforme des retraites à l'Assemblée nationale. Le texte, examiné depuis deux semaines en commission spéciale, va être étudié en séance à partir du 17 février. Et les députés de gauche comptent bien mener une "guérilla parlementaire". Le socialiste Boris Vallaud affiche la couleur : "Nous utiliserons tous les pouvoirs du parlement face à un gouvernement qui n'écoute pas".

Dans un premier temps, le débat en commission a été noyé sous des flots d'amendements. Les députés Insoumis en particulier ont déposé quelque 19.000 amendements en commission spéciale. Et ils devraient récidiver lors de l'examen en séance.

"Faire passer un message politique"

L'obstruction est assumée par Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis : "Comme les avocats qui jettent leurs robes ou les professeurs qui jettent leurs manuels, nous jetons nos amendements pour montrer notre opposition". Les insoumis devraient être suivis dans leur démarche par les communistes.

Les trois groupes de gauche veulent aussi utiliser les "motions de procédure", histoire de mener une vraie guérilla parlementaire : une motion de censure contre le gouvernement ainsi qu'une motion référendaire visant à soumettre la loi au référendum. Ces procédures ont pourtant peu de chance d'aboutir, la gauche étant minoritaire au Parlement. "On n'est pas naïfs mais on veut faire passer un message politique", explique un socialiste. Le but affiché est de faire durer le processus législatif.

"L'idée c'est de créer les conditions pour débattre alors que le gouvernement nous impose une procédure accélérée", explique quant à lui Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste. Les travaux de la commission spéciale devraient se poursuivre jusqu'à mardi soir.