Muriel Pénicaud était l'invitée de Sonia Mabrouk, en direct depuis le forum de Davos 4:00
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Thomas Vichard , modifié à
Depuis le forum économique mondial de Davos, la ministre du travail, Muriel Pénicaud, était l'invitée politique d'Europe 1. Elle s'est notamment exprimée sur la pénibilité dans le projet contesté de réforme des retraites, affirmant que le gouvernement veut qu'elle soit notamment mieux prise en compte dans le secteur public. 
INTERVIEW

Muriel Pénicaud est actuellement au Forum économique mondial de Davos. Mais elle garde en tête des problèmes bien français, dont la très contestée réforme des retraites, qui sera présentée vendredi en Conseil des ministres. Jeudi sur Europe 1, la ministre du Travail a répété que les critères de pénibilité doivent être les mêmes dans les secteurs privés et publics "en contrepartie de l'arrêt des régimes spéciaux". "Pour des métiers égaux, c'est plus juste si on a les mêmes règles pour les mêmes métiers, la pénibilité n’est pas reconnue en tant que telle dans le secteur public, nous on veut généraliser", ajoute Muriel Pénicaud.  

La ministre du Travail n'envisage en revanche pas de réintégrer les critères de pénibilité supprimés en 2017, comme le demande Laurent Berger, le patron de la CFDT. "On ne sait pas bien mesurer la pénibilité, ça n’intéresse personne d’avoir un droit théorique qui ne fonctionne pas dans la vraie vie. Par contre, on discute pour savoir comment aller plus loin sur les sujets comme la prévention et la reconversion", justifie-t-elle. 

La France en retard sur la prévention de la pénibilité

Des critères de pénibilité qu'elle ne considère pas, contrairement à l'opposition, comme supprimés : "Dans les ordonnances travail, on a créé un droit à partir plus tôt à la retraite si le travail a eu des effets sur la santé, à hauteur d'une incapacité de 10% retenue. 5.000 personnes sont déjà parties à la retraite plus tôt grâce à cette réforme. On a fait autrement".  

Pour Muriel Pénicaud il faut également aller plus loin sur la prévention des métiers pénibles, un domaine dans lequel la France est en retard. Tout comme pour les reconversions. "Il y a des métiers que l’on peut faire pendant 15-20 ans, mais travailler la nuit toute la vie abîme la santé. Ce n’est pas évident d’être couvreur, de monter sur les toits à 62 ans d’être carreleur, déménageur, etc. Sur les métiers pénibles on est en train de regarder, comment on peut diminuer le nombre d’heures pour y avoir droit", détaille la ministre du travail.