Michèle Rubirola est arrivée en tête à Marseille mais n'est pas encore sûre d'être élue ce samedi. 1:20
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Nathalie Chevance, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
A Marseille, l'élection du nouveau maire a lieu samedi, mais les choses ne sont pas simples car la socialiste Michèle Rubirola, arrivée en tête dimanche 28, n'est pas sûre de s'emparer de l'écharpe tricolore... Explications.
DÉCRYPTAGE

C’est le jour J sur le vieux port avec l’élection du maire par les 101 conseillers municipaux. Et si la gauche incarnée par le printemps Marseillais de Michèle Rubirola est arrivée en tête au soir du second tour fin juin, le suspense reste entier car il faut 51 conseillers municipaux pour décrocher la majorité absolue. Or, la gauche et les écologistes n’en totalisent que 42.

Samedi midi, la confusion régnait encore après de multiples rebondissements, sous les yeux des Marseillais lassés par cet interminable feuilleton. Après le départ théâtral des élus RN du conseil municipal (ramenant le total des votes exprimés à 92 voix) et la présentation surprise de Samia Ghali (divers gauche), le premier tour du vote a vu Michèle Rubirola arriver en tête du premier tour, mais sans majorité absolue, obligeant les conseillers à rester pour un second tour. 

"De la politique politicienne"

Qu'ils soient de droite ou de gauche, cette semaine de tractations politiques laissera des traces dans les esprits des Marseillais. "C'est insupportable ! Ça, c'est la politique politicienne, ils s'arrangent entre eux, on est contre tout ça !", s'indigne ainsi un habitant. D'autres regrettent une situation "ridicule" qui donne "une image déplorable" à la ville, et se disent " très inquiets pour l'avenir". 

Car y aura-t-il ce samedi une majorité absolue pour la gauche ? Rien n'est moins sûr : la sénatrice Samia Ghali, qui peut apporter les voix qui manquent, n'obtiendra pas le poste de première adjointe qu'elle réclame. "Pas de chantage", a recadré le Printemps marseillais.

Yannick Ohanessian, fraîchement élu, croyait à un accord de dernière minute. "Nous avons proposé à Samia Ghali de venir avec nous, de constituer une majorité. La question n'est pas une question de poste, de place, mais ce que nous ferons demain pour la ville de Marseille", avait-il déclaré. Mais coup de théâtre : Samia Ghali a finalement décidé de se présenter, avant de se retirer, en début d'après-midi, au profit de Michèle Rubirola.

Le RN dénonce des "magouilles" 

Le premier tour du vote a donc porté sur trois candidats : Michèle Rubirola (Printemps marseillais), Samia Ghali (divers gauche) et Guy Teissier (Les Républicains), après le retrait du candidat samedi du dissident LR Lionel Royer-Perreault. Le résultat n'a pas permis de départager la candidate du Printemps marseillais (42 voix) et celui des Républicains 41). Les conseillers RN on décidé de ne pas voter au premier tour, pour dénoncer les tractations entre Samia Ghali, et les deux camps, pour savoir qui sera le plus offrant pour faire pencher la balance dans un sens ou dans l'autre. "Ce système de magouilles et de tractations, il faut en finir. C’est ce système qui a ruiné cette ville !", a déploré le sénateur RN Stéphane Ravier.

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© Nathalie Chevance / Europe 1

"C'est pas la démocratie"

Avant de se désister au profit de Guy Tessier, le dissident LR Lionel Royer-Perreaut, avait prédit "un conseil municipal qui devrait entrer dans les annales de cette ville". En attendant, à l'extérieur, des sympathisants du Printemps marseillais manifestent, arguant qu'ils n'acceptent pas qu'on leur "vole" l'élection. "C’est pas la démocratie ça, c’est 13.000 voix d’avance pour nous ! Et se faire bananer, rouler dans la farine, peut-être, à l'issue des votes, c'est honteux", dénonce un militant. 

Michèle Rubirola, elle, s'est dite "sereine et confiante", mais rappelons qu'en cas d'égalité au troisième tour, c'est le doyen des candidats qui l'emporterait, c'est-à-dire le candidat LR Guy Tessier.