Manuel Valls était l'invité de Nathalie Lévy, vendredi soir, à propos de la fronde des policiers contre Christophe Castaner. 1:56
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Pour l'ancien Premier ministre et ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, l'émotion suscitée par la mort de George Floyd aux États-Unis est "légitime" mais ne doit pas conduire à une mise en cause de la police "raciste", qui serait "insupportable".
INTERVIEW

Depuis le début de semaine, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner fait face à une fronde des forces de l'ordre, qui lui reprochent notamment ses propos sur les "soupçons avérés" de racisme dans les rangs de la police et de la gendarmerie. Sur Europe 1, vendredi soir, l'ancien Premier ministre et ministre de l'Intérieur a soutenu les contestataires, estimant que "l'émotion" née de la mort de George Floyd ne pouvait pas "submerger la raison et la loi".

"Double mouvement" néfaste, selon Valls

Au micro de Nathalie Lévy, l'ancien locataire de la place Beauvau a dénoncé un "double mouvement" qui serait à l'oeuvre aujourd'hui : d'un côté, "un mouvement qui vise à briser les fondements de la République, profitant d'une indignation légitime avec ce meurtre effrayant de George Floyd". De l'autre, pointe-t-il, "la mise en cause de la police, qui serait considérée comme raciste, au service des Blancs. Ça, c'est tout à fait insupportable".

Les tensions entre la police et une partie de la société se sont notamment cristallisées autour de l'affaire Adama Traoré, avec une manifestation à l'appel de la famille de ce jeune homme tué en 2016 et contre les violences policières, qui a rassemblé 20.000 personnes il y a dix jours. De nouvelles manifestations contre les violences policières sont prévues samedi dans plusieurs villes de France, dont Paris.

À Macron de "rappeler" la "loi"

Selon Manuel Valls, ces tensions aujourd'hui exacerbées s'expliquent en partie par "l'émotion par rapport à George Floyd", qui est "légitime". "Qu'il y ait des mouvements qui se lèvent contre le racisme dans le monde entier, c'est une belle chose", assure l'actuel conseiller municipal de Barcelone, mais "l'émotion ne peut pas submerger la raison et la loi".

"C'est au chef de l'État de rappeler ces principes", souligne Manuel Valls, en référence à l'allocution très attendue d'Emmanuel Macron, dimanche soir à 20 heures.