Mélenchon tacle Rugy, "figure essentielle de l'opportunisme politique"

Jean Luc Melenchon 1280
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R.Da. , modifié à
Le député des Bouches-du-Rhône s’est expliqué au micro d'Europe 1 sur sa retenue à l'issue de l'élection de François de Rugy comme président de l'Assemblée nationale.
INTERVIEW

Jean-Luc Mélenchon et les autres Insoumis ont refusé d'applaudir le nouveau président de l'Assemblée nationale à l'issue de son premier discours, mardi. "Ce n'est pas une provocation. Je suis attaché à l'idéal républicain, mais il n'inclut pas une obligation d'enthousiasme et toutes ses simagrées", a expliqué mercredi Jean-Luc Mélenchon au micro d'Europe 1. "On se lève, on se relève, on acclame, on applaudit en cadence. Qui ? Monsieur de Rugy, qui est l'une des figures essentielles de l'opportunisme politique", a-t-il taclé.

"L'opposition ne se résumera pas à ça". Les députés de son mouvement se sont également présentés dans l'hémicycle sans cravate, quand la coutume veut que les élus en portent une même si, formellement, le règlement de l'Assemblée ne donne aucune précision sur ce point. Jean-Luc Mélenchon a voulu lier ce geste à l’habit noir du tiers état pendant les États généraux de 1789 ou encore au bleu de travail arboré par le député communiste Patrice Carvalho en 1997. "Nous avons été dans la tradition de la continuité, nous ne nous déguisons pas ! Mais nos tenues étaient décentes. Naturellement, l'opposition ne se résumera pas à ça", a-t-il commenté.

Valls "s’est manifesté comme un danger". Le député des Bouches-dur Rhône a également épinglé Manuel Valls, qui l'a qualifié de "dangereux" au micro de RTL mardi et qui, dans une interview à Libération, a estimé que La France insoumise "se compromet avec l'islam politique". "Il a été l'un des Premiers ministres les plus violents de la Cinquième République par le nombre d'opérations de police qui ont été montés contre des manifestants, aussi bien lors des rassemblements contre la loi El Khomri que lors de la désastreuse affaire qui a conduit à la mort de Rémi Fraisse. Ça n’est pas à lui de dire que les autres sont dangereux quand il s’est manifesté comme un danger", a déclaré Jean-Luc Mélenchon.

"Ce qu'il dit sur l'islamisme est un moyen pour lui d'exister", ajoute encore Jean-Luc Mélenchon. "Il espère que Mélenchon lui réponde et qu'on parle de lui. Nous n'avons aucune concession avec l'islamisme politique, je combats de toute façon l'intrusion de toutes les religions dans la société politique." Et de conclure : "Manuel Valls a une espèce de névrose sur la question de l'islam qui fait qu'il ne voit plus les choses que sous cet angle."