Marlène Schiappa 1:01
  • Copié
Séverine Mermilliod , modifié à
A l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les mutilations sexuelles féminines, Marlène Schiappa a annoncé sur Europe 1 avoir commandé jeudi une étude à deux chercheuses sur la question de l'excision en France, pour "quantifier ce phénomène" dans le pays.
INTERVIEW

Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, a dévoilé sur Europe 1 avoir commandé jeudi 6 février, Journée internationale de lutte contre les mutilations sexuelles féminines, une étude sur la question de l'excision dans l'Hexagone, qui toucherait plus de 60.000 femmes. Cette mutilation sexuelle peut entraîner de nombreuses conséquences sanitaires et psychiques graves.

"Nous commandons aujourd'hui une étude à deux chercheuses de l'université de Nice et de Paris 1, Marie Lesclingand et Armelle Andro, qui vont travailler sur la question de l'excision. Parce qu'en France, on a beaucoup de mal à obtenir des chiffres très clairs", détaille la secrétaire d'Etat. "Certains disent qu'il y aurait 60.000 femmes qui vivraient excisées, d'autres parlent de 200.000".

"Quantifier le phénomène"

Marlène Schiappa souhaite, grâce à cette étude, en savoir plus sur "qui sont ces filles et ces femmes, si elles ont été excisées en France ou à l'étranger - ce qui est interdit dans les deux cas", rappelle-t-elle. Car procéder à une excision, "même en-dehors du sol français, sur une citoyenne française, quelque soit son âge, est passible de poursuites". La loi du 4 avril 2006 interdit en effet l’excision.

 

Le gouvernement avait lancé un plan de lutte en juin 2019 pour lutter contre ces pratiques de mutilation génitale, consistant en une ablation rituelle du clitoris, et parfois des petites lèvres chez les filles et les femmes. "Il est important pour nous d'avoir des chiffres et de quantifier ce phénomène", a donc insisté la secrétaire d'Etat. Les douleurs ressenties par les femmes excisées affectent leur santé sexuelle et psychique tout au long de leur vie : "douleurs chroniques, risques d’infections vulvaires, urinaires, gynécologiques, complications obstétricales, risques accrus de mort du nouveau-né, répercussions psycho-traumatiques", énumère notamment le site du gouvernement qui présente le plan.