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Anaïs Huet , modifié à
S'il se "félicite" de la mobilisation des jeunes vendredi en France et dans le monde pour lutter contre le dérèglement climatique, le ministre de la Transition écologique réfute les accusations quant à l'inaction de l'État.
INTERVIEW

Entre 30.000 et 40.000 jeunes à Paris, des milliers d'autres en régions et dans le monde : vendredi, la jeunesse s'est mobilisée en nombre pour dénoncer l'insuffisance des politiques de lutte contre le réchauffement climatique. Chez Matthieu Belliard, vendredi, sur Europe 1, François de Rugy, garant de cette lutte en tant que ministre français de la Transition écologique, s'est tout à la fois réjoui de cette mobilisation, et ému des critiques à l'encontre de la France dans ce domaine.

"L'enjeu n'est pas d'abord en France". "Je ne peux que me féliciter de voir des jeunes se mobiliser partout en Europe, parce que l'enjeu n'est pas d'abord en France. L'enjeu est que les gouvernements d'Europe et du monde entier respectent en effet les engagements pris à Paris fin 2015, lors de la fameuse conférence pour le climat. Ce qui serait bien, c'est que la plus grande mobilisation soit aux États-Unis, car c'est l'un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, et c'est malheureusement le pays qui appelle à se retirer de l'Accord de Paris", souligne l'ancien membre d'Europe Écologie-Les Verts.

En France, "il se fait déjà beaucoup de choses". Dans les rues vendredi après-midi, les collégiens, lycéens et étudiants arboraient pour certains des pancartes mettant en cause la France, coupable selon eux de ne pas pleinement prendre sa part. Interrogé à ce propos, François de Rugy a réfuté le fait que l'État ne respecte pas lui-même les Accords de Paris. "Nous sommes engagés dans une politique très volontariste, plus volontariste que d'autres pays européens, sur la réduction des gaz à effet de serre", se défend-il. "Il se fait déjà beaucoup de choses, je ne laisserai pas dire qu'il ne se fait rien. Je ne laisserai pas dire que c'est l'inaction", poursuit-il.

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"Décarboner l'économie" et changer les comportements. Pour le ministre de la Transition écologique et solidaire, "c'est une bataille de longue haleine" qui s'annonce, et qui doit conduire à "changer profondément nos modes de consommation et nos modes de production". "Il faut 'décarboner' l'économie, passer au peigne fin tous les domaines", soutient-il. "Les solutions existent, mais nécessitent une mobilisation générale, qui est à la fois une question d'équipements, d'investissements, mais aussi de comportements. Avec cette mobilisation de la jeunesse, on peut espérer que ce soit à l'origine de changements de comportements." Et d'ajouter : "Il faut aller encore plus loin, encore plus fort, encore plus vite. C'est un effort. Tout changement est un effort. Mais nous avons ce progrès à portée de main, à portée de génération."

Il n'ira pas à la marche de samedi. Pour François de Rugy, sa "responsabilité" est de proposer "les meilleures mesures possibles" en ce sens. Quant à savoir s'il se rendra samedi à la grande marche pour le climat, le ministre a pris sa décision : "Non, je n'irai pas, car je ne pense pas que ce soit mon rôle, que ce soit là que je suis attendu".