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Yanis Darras , modifié à
Le maire de Béziers, Robert Ménard, était l'invité de La Grande interview d'Europe 1-CNews. Au micro de Sonia Mabrouk, l'ancien journaliste est revenu sur l'organisation d'une manifestation ce samedi pour dénoncer les violences policières. Si l'élu reconnaît qu'"il y a des bavures", ce dernier estime "que la manifestation de samedi est une honte".

Deux mois après la mort de Nahel, tué par balle par un policier après un refus d'obtempérer lors d'un contrôle routier, et les émeutes qui ont suivi sa mort, une grande manifestation pour dénoncer les violences policières sera organisée ce samedi 24 septembre. Pour l'occasion, de nombreux élus de la Nupes, l'alliance de gauche qui regroupe le PS, LFI, le PCF et EELV, feront le déplacement. 

Invité ce jeudi matin au micro d'Europe 1-CNews, le maire de Béziers a qualifié de "honte" l'organisation de cette marche. "La manifestation de samedi est une honte" s'insurge l'ancien journaliste. "Des violences policières, il y en a, il y a des bavures", commence Robert Ménard. Et ajoute : "Mais moi, je vous le dis et peut-être que c'est parce que je suis en contact avec eux tous les jours, je suis admiratif du calme des policiers. Et je me demande même pourquoi il n'y a pas plus de bavures". 

"Les plus faibles sont ceux qui demandent le plus de police"

Pas question pour autant de l'interdire : "Je suis contre les interdictions dans tout un tas de domaines. Je ne crois pas que ce soit la réponse. Mais il faut dire que les plus faibles qui vivent dans les quartiers, sont ceux qui veulent le plus de police, parce qu'ils ont besoin de la police pour assurer leur sécurité", estime l'élu local. 

Alors, pour y arriver, depuis plusieurs années, la ville de Béziers a armé sa police municipale. Une mesure qui "m'a valu tous les noms d'oiseaux quand j'ai armé ma police municipale il y a dix ans. Aujourd'hui, trouvez-moi, en dehors de Paris", une ville qui n'a pas armé sa police municipale, souligne-t-il. 

Protéger les policiers contre les délinquants

"Si vous allez dans certains quartiers où les types sont armés, puisqu'une kalachnikov ça coûte 300 euros maintenant, simplement vêtus de rose en disant 'je ne suis pas armé', ce n'est juste pas possible. Ça n'existe pas. La police, ce ne sont pas des Bisounours", s'alarme le fondateur de Reporters sans frontières. 

Face aux dealers, "il faut être armé au maximum", prône-t-il. "Vous voulez que nos policiers se fassent tuer ? Je n'en ai pas envie ! Entre ces voyous et la police, mon cœur ne balance pas une seconde", conclut le maire de Béziers.