Macron défendant son bilan face aux maires de l'AMF 1:31
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Emmanuel Macron a défendu son bilan jeudi devant plusieurs milliers de maires réunis en congrès, en leur promettant "plus de déconcentration", dans une ambiance moins hostile que par le passé. Un unique sifflet a interrompu le discours du chef de l'Etat.

Tout en leur tressant des louanges pour leur action durant la crise sanitaire, Emmanuel Macron a défendu son bilan jeudi devant plusieurs milliers de maires réunis en congrès, en leur promettant "plus de déconcentration", dans une ambiance moins hostile que par le passé. "Je veux vous dire la reconnaissance de la nation" qui "sera à vos côtés partout où il y a un retour de la violence" contre les élus, leur a-t-il d'abord lancé, après les discours critiques du nouveau président de l'AMF David Lisnard (LR) et du vice-président André Laignel (PS).

"Il se peut qu'il y ait eu des malentendus au début, il se peut qu'il ait eu des préjugés. J'assume de ne pas avoir été maire", a-t-il lancé après un quinquennat émaillé de tensions mais dans une ambiance moins houleuse que lors de sa première intervention en 2017 où il avait été sifflé par les élus.

Evoquant ce reproche qu'on lui fait d'être "un des seuls présidents de la Vème République à ne pas avoir été maire", il a répliqué : "j'ai compris que l'on honorait beaucoup le général de Gaulle ces derniers temps. Il se peut qu'il ait eu le même défaut." Mais "j'espère que vous avez découvert (...) que j'aimais votre action", a-t-il poursuivi, en rappelant ses heures de questions-réponses avec des maires durant le grand débat lors de la crise des gilets jaunes.

La taxe d'habitation "était un impôt pour les classes moyennes"

Emmanuel Macron a ensuite défendu point par point ses choix, de la suppression de la taxe d'habitation aux actions en faveur des "cœurs de villes", assurant de nouveau avoir préservé les ressources des communes, l'un des points de friction avec les dirigeants de l'AMF. "La taxe d'habitation était un impôt pour les classes moyennes, mauvais pour les petites villes, injuste", a-t-il plaidé, alors que David Lisnard avait dénoncé plus tôt que cette suppression avait été "la dernière étape de la déstabilisation totale de notre système de fiscalité locale".

Un unique sifflet a interrompu le discours du chef de l'Etat, alors qu'André Laignel secouait la tête. "Il faut avoir de la cohérence, si on appelle au respect et à la civilité il faut aller jusqu'au bout", s'est-il agacé, avant de poursuivre. Il a aussi appelé à éviter les débats "mortifères" qui opposent l'Etat aux élus locaux. "L'Etat est un tout, il ne peut pas y avoir l'Etat face aux élus", a insisté Emmanuel Macron qui avait reçu la veille un millier d'élus à l'Elysée.

Le chef de l’État a aussi reconnu les "injonctions contradictoires" que subissent les maires, tout comme lui-même, reconnaissant que certaines décisions étaient trop éloignées du terrain et "descendent d'en haut". Une manière de répondre aux critiques des dirigeants de l'AMF qui lui ont reproché "l'extrême-centralisation" de ses décisions, que préfets et même ministres "découvrent à la télévision".