Macron sur la natalité : «Les utérus des femmes ne sont pas une affaire d'État», dit Sandrine Rousseau

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avec AFP , modifié à
Face au nombre de naissances en baisse en 2023, Emmanuel Macron a annoncé, lors de sa conférence de presse mardi, deux mesures emblématiques pour relancer la natalité. Pour la députée écologiste Sandrine Rousseau, "les utérus des femmes ne sont pas une affaire d'État".

La députée écologiste Sandrine Rousseau a vivement critiqué jeudi le souhait d'Emmanuel Macron de relancer la natalité en France, rappelant que "les utérus des femmes ne sont pas une affaire d'État".

"Chaque femme est libre de choisir de faire des enfants ou de ne pas en faire"

"La question de la natalité, on a l'impression que c'est une espèce d'affaire d'État (...), les utérus des femmes ne sont pas une affaire d'État", a déclaré la députée de Paris sur TF1. "Chaque femme est libre de choisir de faire des enfants ou de ne pas en faire" et "toute décision est légitime", a-t-elle insisté, "les femmes font absolument ce qu'elles veulent de leur corps".

"Il n'y a pas d'espèce d'enjeu national à ce qu'il y ait des enfants"

Lors de sa conférence de presse fleuve mardi, le chef de l'État a annoncé deux mesures emblématiques censées relancer la natalité, alors que le nombre de naissances en 2023 est au plus bas depuis 1946, selon l'Insee : un "congé de naissance" de six mois, mieux rémunéré et surtout plus court que le congé parental actuel qui peut aller jusqu'à trois ans et éloigne beaucoup de femmes du marché du travail, ainsi qu'un "grand plan de lutte contre l'infertilité".

"Il n'y a pas d'espèce d'enjeu national à ce qu'il y ait des enfants", a dénoncé Sandrine Rousseau, évoquant un "type de discours" qu'"on a vu dans les pires périodes de notre nation où on prenait le ventre des femmes comme quelque chose de l'ordre de la politique publique où il fallait refaire de la population, créer des enfants".

"Ce n'est pas parce qu'Emmanuel Macron va crier qu'il veut réarmer la démographie et dire qu'il faut faire des enfants, que les Français vont se mettre à en faire s'ils n'ont pas de maternités, qu'ils n'ont pas de crèches, s'ils n'ont pas assez d'argent, s'ils n'ont pas de logement, s'ils n'ont pas confiance dans l'avenir", a également critiqué jeudi la cheffe des Écologistes Marine Tondelier. Reconnaissant sur Sud Radio que le président "a raison de parler" d'infertilité, elle a regretté qu'"à aucun moment il ne pose les questions de fond de l'infertilité : de notre environnement qui est pollué et du fait qu'on s'empoisonne à chaque verre d'eau qu'on boit, à chaque bouffée d'oxygène qu'on respire, dans ce qu'on mange". "On vit dans un environnement qui rend infertile", a-t-elle rappelé, reprochant au chef de l'État d'"éluder".