Emmanuel Macron 2:11
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Alexandre Chauveau, édité par Solène Delinger et Gauthier Delomez , modifié à
Emmanuel Macron a donné le coup d'envoi de la présidence française de l'Union européenne ce mercredi en prononçant un discours face au Parlement à Strasbourg. Le président de la République, qui n'a pas encore annoncé sa candidature, a profité de cette prise de parole pour envoyer des signaux, en alertant notamment sur le danger du non-respect de l'Etat de droit, et a répondu à ses opposants politiques.
ANALYSE

Emmanuel Macron déjà en campagne ? Le chef de l'Etat, qui n'a pas encore annoncé sa candidature à la présidentielle, a profité de son discours devant le Parlement européen à Strasbourg, pour envoyer des signaux très clairs à ses opposants, en alertant notamment sur le danger du non-respect de l'Etat de droit. 

"L'Etat de droit est notre trésor"

Le chef de l'Etat n'est pour l'instant pas trop entré dans le détail de tous les sujets. Il le fera au moment de la séance de questions/réponses avec les eurodéputés. Il a donc présenté les grandes orientations qu'il souhaite donner à sa présidence. Mais son discours doit forcément être analysé à la lumière de sa très probable future candidature. Et Emmanuel Macron ne s'est pas gêné pour envoyer des signaux, comme lorsqu'il alerte sur le danger du non-respect de l'État de droit. 

"L'État de droit est notre trésor. Il s'agit partout de reconvaincre les peuples qui s'en sont éloignés. Il s'agit partout, avec beaucoup de respect et d'esprit de dialogue, de venir convaincre à nouveau", a-t-il martelé devant le Parlement européen. 

Emmanuel Macron a sans surprise défendu une Europe puissante, déjà au cœur de sa campagne en 2017. Le président va même jusqu'à parler d'évidence européenne : "Je suis né en 1977 et ma jeunesse fut celle de l'évidence européenne. Nos générations ont aujourd'hui à refonder notre Europe pour faire face à ses promesses de démocratie vivante, de progrès et de paix. Nous avons à retrouver le sens de l'unité, le goût du temps long. Au fond, la nécessité de l'audace. Ni le retour au nationalisme, ni la dissolution de nos identités ne seront les réponses à ce monde qui advient".

Macron répond à ses opposants

Au delà du discours du président, c'est l'exercice des questions/réponses avec les députés qui a été scruté de près, avec en toile de fond la campagne présidentielle. L'Elysée s'y était préparé, et les attaques ont fusé. "Comment voulez-vous croire que vous ferez en Europe le contraire de ce que vous avez fait en France ?", a lancé Manon Aubry de la France insoumise.

"Vous vous êtes comporté comme un liquidateur à la tête de l'Etat français. Pour la France, mais aussi pour l'Europe, il est vital que votre mandat reste unique", a enchaîné Jordan Bardella du Rassemblement national. A l'aise dans l'exercice, Emmanuel Macron a taclé à son tour le président par intérim du RN : "Vous avez quand même, je dois le saluer, très méthodiquement dit n'importe quoi sur tous les textes européens que nous pouvions signer".

L'échange le plus marquant reste celui avec Yannick Jadot. L'eurodéputé écologiste et candidat à la présidentielle, s'en est pris frontalement au chef de l'Etat : "Vous resterez dans l'histoire, Monsieur le président de la République, le président de l'inaction climatique". Mais Emmanuel Macron a tenu à défendre son bilan sur le climat : "La France a été aux avant-postes de cette stratégie. Vous ne pouvez pas le nier parce que vous mentiriez". La séquence des questions/réponses, qui a duré plus d'une heure, avait tout l'air d'un début de campagne électorale.