L'UDI appelle ses troupes à "garder le cap" mais des sénateurs rallient Macron

© ALAIN JOCARD / AFP
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avec AFP
Si Jean-Christophe Lagarde, le président de l'UDI, a réaffirmé son engagement en faveur de François Fillon, plusieurs sénateurs centristes ne sont pas du même avis.

Allié de LR, l'UDI a appelé samedi ses troupes à "garder le cap" dans le soutien au candidat Fillon pour se rendre "incontournables" dans "la majorité", "l'opposition" ou "peut-être la recomposition" alors qu'une dizaine de sénateurs ont annoncé dans la soirée leur ralliement à Emmanuel Macron.

L'UDI, une formation "solide" ? Lors d'un conseil national à Paris, le président de l'Union des démocrates et indépendants Jean-Christophe Lagarde, a loué "la solidité" de sa formation qui rassemble plusieurs partis centristes (Parti radical, Les Centristes ex-Nouveau Centre, la Fed…). Il a appelé à "être clair" et "à garder le cap" afin de se "rendre incontournable dans la majorité, ou dans l'opposition ou peut-être dans une recomposition". "Dans l'ambiguïté, on peut gagner une élection mais on ne peut pas gérer un pays", a-t-il aussi affirmé sans toutefois citer Emmanuel Macron. "Je voterai Fillon car c'est le plus à même de redresser le pays", a affirmé le président des députés UDI, Philippe Vigier, un des rares à prononcer le nom du candidat de la droite dans cette enceinte centriste.

Certains quittent le navire. Dans la matinée, l'UDI a "pris acte" du départ du parti Alliance centriste, qui a récemment appelé à soutenir Emmanuel Macron via son président, le député UDI Philippe Folliot, a précisé Jean-Christophe Lagarde à la presse à l'issue du conseil national, refusant de parler d'exclusion. LR a retiré l'investiture à Philippe Folliot pour les prochaines législatives. Le fondateur de l'Alliance centriste, l'ancien ministre et député européen Jean Arthuis, a lui rejoint Emmanuel Macron depuis déjà longtemps. Il s'est néanmoins considéré samedi sur Twitter comme "exclu de l'UDI".

Une tribune dans le JDD. Président du groupe centriste (UDI/UC) au Sénat, François Zocchetto, a évoqué des "centristes qui croient bon d'emprunter un chemin différent", comme l'Alliance centriste, mais aussi au Sénat des membres MoDem. Une dizaine de sénateurs centristes, emmenés par Michel Mercier, ancien ministre de… François Fillon, ont signé une tribune de ralliement à Emmanuel Macron dans le Journal du Dimanche. "Notre pays a besoin d'une majorité renouvelée et de rassemblement plutôt que d'opposition", écrivent ces sénateurs parmi lesquels Bernard Delcros (Cantal), Jean-Marc Gabouty (Haute-Vienne) ou Jean-Jacques Lasserre (Pyrénées-Atlantiques).

"Dépasser le vote paralysant droite-gauche". "Emmanuel Macron propose une méthode à laquelle nous sommes fondamentalement attachés : dépasser le vote paralysant droite-gauche qui a pour conséquence qu'à chaque élection nationale le camp vainqueur ne pense qu'à défaire ce que les prédécesseurs ont fait", estiment-ils. Par ailleurs, "Emmanuel Macron est le seul à affirmer clairement, et avec force, que le destin de la France est étroitement lié à celui de l'Europe", ajoutent-ils. "La campagne électorale que nous vivons est certainement l'une des plus calamiteuses que notre pays ait connue. Notre soutien à Emmanuel Macron repose d'abord sur la moralisation de la vie publique", soulignent-ils enfin.

Plusieurs présidents de fédérations UDI ont également appelé dans un communiqué à rejoindre Emmanuel Macron.