À l'Assemblée, LR et FN réclament l'expulsion des fichés "S"

Les débats ont déclenché de vifs échanges notamment avec la majorité à l'Assemblée. (Illustration)
Les débats ont déclenché de vifs échanges notamment avec la majorité à l'Assemblée. (Illustration) © GERARD JULIEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Au sixième jour des débats sur le projet de loi asile et immigration, les élus de droite et du FN, ont réclamé samedi l'expulsion des personnes fichées "S". 

Les députés LR et FN ont réclamé samedi l'expulsion de "tout étranger qui constitue une menace pour l'ordre public", dont les "fichés S", déclenchant de vifs échanges notamment avec la majorité à l'Assemblée.

Au sixième jour des débats, prolongés, sur le projet de loi asile et immigration, les élus de droite et du FN, encore en nombre, ont plaidé, comme Éric Ciotti (LR) une "nécessaire lucidité (...) à l'égard de ceux, qui accueillis sur le territoire national, y représentent néanmoins une menace". Il a défendu "un principe de précaution pour mieux protéger notre nation", Valérie Boyer jugeant "totalement incompréhensible" de ne pas expulser des personnes condamnées pour des crimes.

"Roulette russe". La présidente du FN Marine Le Pen a renchéri, estimant qu'"il n'y a aucune raison valable de conserver des étrangers qui présentent une menace pour notre territoire". L'élue, à la parole d'ordinaire rare dans l'hémicycle, a accusé le gouvernement de "jouer à la roulette russe" avec la sécurité. Ludovic Pajot (FN) a notamment lancé que "Les Républicains aiment bien copier nos amendements", les appelant à ne pas être "sectaires" et à voter ceux de son groupe.

Un cours sur les fichés S "pour les nuls". La rapporteure Élise Fagjeles (LREM) s'est opposée aux diverses propositions d'"expulsions automatiques". Après un cours "pour les nuls" sur les fichés "S" de Sonia Krimi (LREM), le ministre de l'Intérieur a rappelé le droit en vigueur, Louis Aliot (FN) le remerciant "pour cette leçon". "Contrairement à ce que vous dites, ce gouvernement prend en charge la sécurité de nos concitoyens, mais la sécurité de nos concitoyens, elle n'est pas dans de grandes déclarations elle est dans les actions quotidiennes", a plaidé Gérard Collomb.

"La non ouverture cause le plus de ravages". Un vif échange a notamment opposé la "marcheuse" Sandrine Mörch à Louis Aliot, l'élu frontiste lançant "qu'à partir du moment où un individu est une menace pour la France, il doit être expulsé, et il n'y a pas à tergiverser". "N'oubliez jamais que c'est le non accueil et la non ouverture qui cause le plus de ravages", a rétorqué la députée. "Cessez de faire peur avec vos épouvantails à terreur, et élevez mieux vos enfants !", "prenez le mal à la racine". Louis Aliot a répliqué: "qu'est-ce qu'ils ont fait vos gouvernements depuis 30 ans pour traiter le mal à la racine, à part soutenir des dictateurs qui ont appauvri leur pays et exploité les richesses de ces pays ?".

"Idiots inutiles". Éric Coquerel (LFI) a à nouveau accusé la droite de jouer les "idiots utiles" en faisant passer le texte pour "modéré" avec leurs arguments. "J'ai l'impression d'assister à un colloque sur les peurs de l'An Mil", a grincé Brahim Hammouche (MoDem).