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Le général Bertrand Soubelet, ancien numéro trois de la gendarmerie nationale, est revenu sur les attaques de l'Aude, dimanche dans Europe 1 weekend. 

Un "hommage national" sera rendu à l'officier de gendarmerie Arnaud Beltrame, dont la mort "en héros" sous les balles d'un djihadiste a suscité samedi une vive émotion en France, tandis que l'enquête cherchait à cerner les raisons du passage à l'acte du tueur, qui a fait quatre morts dans l'Aude. Dans la sphère politique, certaines voix, à droite, commencent déjà à critiquer l'action du gouvernement, accusé de manquer de fermeté, notamment dans la surveillance des fichés S. Le général Bertrand Soubelet, ancien numéro trois de la gendarmerie nationale, leur a répondu dimanche matin sur Europe 1.

"Pas de véritable solution". "Les fichés S ne sont pas tous des gens extrêmement dangereux, ce sont gens signalés qui pourraient passer à l'acte", analyse l'ancien numéro trois de la gendarmerie nationale. Autre difficulté détaillée par le général : le trop grand nombre de personnes fichés S, aux alentours de 12.000 selon les estimations. "On ne peut pas surveiller autant de personnes, ce n'est pas possible", déplore-t-il. "Nous n'avons pas de véritable solution, notamment dans un état de droit comme le notre". 

Un suivi entre les administrations. Pour autant, cela ne signifie pas qu'aucun acte n'est envisageable. "Ce qui est clair, c'est que nous devons avoir un suivi entre les administrations, et ce suivi doit nous permettre d'éviter de prendre les mauvaises décisions", explique Betrand Soubelet. 

Quelques précisions

Dans cet entretien, Bertrand Soubelet regrette quelques dysfonctionnements des services de l'administration et demande davantage de "suivi", afin de ne pas prendre "des décisions qui ne seraient pas les bonnes. Par exemple, Radouane Lakdim était fiché S, et il a été naturalisé français, donc on a un vrai problème et un vrai souci pour faire en sorte que des choses de cette nature ne se passent plus."

Or, Europe 1 en a eu la confirmation, le terroriste à l'origine des attaques de l'Aude a été fiché S en 2014, mais il avait obtenu la nationalité française bien avant, en 2004, car son père était devenu français.

Invité(s) : Le général Bertrand Soubelet, ancien numéro trois de la Gendarmerie nationale