Loi asile : les contestataires "sont libres" de quitter la majorité, rappelle Aurore Bergé

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La loi de Gérard Collomb, débattue à l'Assemblée nationale, provoque des remous jusqu'au sein de la majorité.
INTERVIEW

Le projet de loi asile et immigration continue d'agiter les rangs de la majorité. Certains députés de La République en marche! veulent s'abstenir, ont déposé des amendements, protestent, et ont même saisi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. "Si on a des parlementaires de la majorité qui veulent reprendre leur liberté par rapport au programme sur lequel on a été élu, ils sont libres de le faire", leur répond mardi matin Aurore Bergé, porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée nationale, et invitée de la matinale d'Europe 1.

"Maintenant on débattrait trop ?" "Les gens sont libres, mais s'ils veulent se mettre à l'écart de la ligne qui est la nôtre, de la ligne sur laquelle le président de la République a été élu, c'est à eux de prendre leur responsabilité", estime encore la députée des Yvelines. "Vous avez un groupe qui compte 312 parlementaires, on parle de 5 ou 6 parlementaires", veut-elle relativiser, tout en attribuant ces divergences à la culture du débat. "Vous avez des parlementaires qui débâtent. Au début on nous disait que l'on ne débattait pas assez, et maintenant on débattrait trop ?", relève-t-elle.

Un projet cohérent. Le raccourcissement des délais de recours pour les demandeurs d'asile, et en parallèle l'augmentation du délai de rétention, sont les deux principaux points de crispation dans ce projet de loi. Pour les plus sceptiques des députés, ces mesures risquent de provoquer des injustices, notamment en conduisant au renvoi chez eux des gens qui avaient vocation à rester sur le territoire mais qui n'ont pas eu le temps de faire les bonnes démarches et de remplir les bons papiers. "On raccourcit les délais de premier recours potentiel, qui étaient initialement de un mois, à quinze jours. Mais vous ne pouvez pas, dans le même temps, dire qu'il faut réduire les délais d'instruction et ne jamais le faire, sinon vous êtes totalement incohérent", argue l'élue. "On augmente le délai maximal potentiel de rétention parce que c'est une demande constante de la Commission européenne. On a aujourd'hui la durée moyenne la plus basse de l'UE. On est à 45 jours en moyenne, quand en Allemagne, que l'on cite souvent en exemple sur les demandes d'asile, on est à 18 mois", ajoute-t-elle.

"Vous ne pouvez pas dire : 'on veut protéger et renforcer le droit d'asile', et en même temps ne jamais rendre effectif les reconduites à la frontière sinon, c'est absolument incompréhensible pour les Français", conclut Aurore Bergé.