L'entrée de Nicole Notat au gouvernement, "pas sûr que ce soit bien vu", estime Laurent Berger

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A.H. , modifié à
L'ancienne patronne de la CFDT fait partie des noms évoqués pour intégrer le futur gouvernement d'Emmanuel Macron. Deux métiers très différents pour Laurent Berger.
INTERVIEW

Les spéculations vont bon train depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Qui sera nommé Premier ministre, et qui intégrera son gouvernement ? Parmi les noms évoqués, celui de Nicole Notat, ancienne secrétaire générale de la CFDT de 1992 à 2002, revient régulièrement. Mais pourrait-elle facilement devenir ministre du Travail, après des années de confrontations - parfois fertiles - avec le pouvoir ?

"Elle tient beaucoup à sa liberté". Mi-avril, Nicole Notat, 69 ans, avait publiquement apporté son soutien à la candidature du candidat d'En Marche!. "J'appuie ainsi la démarche qu'il a engagée et les grands axes du projet qu'il porte. Ils correspondent aux défis européens, politiques, économiques, sociaux et écologiques que la France doit relever", avait-elle déclaré. 

L'actuel secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, invité dans la matinale d'Europe 1, estime que l'intéressée est "libre. Ça fait quinze ans qu’elle a quitté la CFDT où elle a fait un énorme travail. C’est quelqu'un pour qui j’ai énormément de respect. Ce que je sais, c’est qu’elle a beaucoup de talent, et qu’elle tient beaucoup à sa liberté", glisse-t-il.

"Pas le même métier". Si Laurent Berger martèle qu'il ne s'agit, pour l'heure, que des suppositions de la sphère médiatique, il estime toutefois que l'entrée de Nicole Notat au gouvernement pourrait être mal vécue par ses anciennes troupes. C’est une chose d’être syndicaliste, c’est autre chose d’être ministre. Ce n’est pas le même métier, mais la réponse lui appartiendrait. Je ne suis pas sûr que ce serait bien vu par tout le monde", affirme Laurent Berger.

En 1992, Nicole Notat est devenue la première femme de l'histoire du syndicalisme français à occuper le poste de secrétaire générale d'une confédération. Elle a créé en 2002 Vigeo, une agence chargée de vérifier la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, dont elle est toujours présidente aujourd'hui.